Thèse soutenue

La production macroéconomique du réel : formalités et pouvoir au Burkina Faso, en Mauritanie et en Guadeloupe

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Auteur / Autrice : Boris Samuel
Direction : Béatrice Hibou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 05/12/2013
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Pierre Lascoumes
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Hibou, Jane I. Guyer, Federico G. Neiburg, Emmanuel Didier
Rapporteurs / Rapporteuses : Jane I. Guyer, Federico G. Neiburg

Résumé

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La présente thèse étudie l’exercice du pouvoir et ses transformations à partir de l’observation d’opérations concrètes de la gestion macroéconomique dans deux pays d’Afrique, le Burkina Faso et la Mauritanie, et un territoire antillais, la Guadeloupe. Elle situe son approche à l’intersection de l’anthropologie, de la sociologie de la quantification et de la sociologie historique du politique. L’exercice du pouvoir repose sur les pratiques de gestion de l’économie dans une pluralité de rapports : ceux qui font miroiter l’espoir de piloter l’économie dans une logique instrumentale, comme ceux qui font des procédures formelles des outils de légitimation au service de régimes en place, ou encore ceux qui font de la gestion macro-économique un lieu de lutte pour l’accès aux ressources. La macroéconomie est polysémique et elle est au centre d’un « compromis technocratique » qui a une large portée. Dans les trois cas étudiés, l’observation fine du calcul macroéconomique montre que les ethos techniciens sont déterminants pour saisir l’exercice du pouvoir. Les luttes sociales et politiques autour de la vie chère ou de l’éducation, ou encore les débats sur les faux semblants du réformisme mettent les chiffres au centre des rapports sociaux et politiques. Sur les scènes politiques en ébullition de la Mauritanie, de la Guadeloupe et du Burkina Faso, les objets de la gestion économique opèrent, guident les actions des individus, suscitent la contestation. La macroéconomie n’est pas seulement dans les bureaux, elle constitue un répertoire populaire du politique. Elle est ancrée dans l’histoire propre de ces sociétés et dans les logiques autonomes de la technique et des procédures.