Être socialiste dans l'Algérie coloniale : pratiques, cultures et identités d'un milieu partisan dans le département d'Oran, 1919-1939
Auteur / Autrice : | Claire Marynower |
Direction : | Marc Lazar |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 04/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Omar Carlier |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Lazar, Raphaëlle Branche, Frédéric Monier, James McDougall | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Raphaëlle Branche, Frédéric Monier |
Mots clés
Résumé
Ce travail s’intéresse au milieu des militants de la SFIO dans le cadre du département d’Oran dans l’entre-deux-guerres, dans une « approche sociétale » qui dépasse les frontières du parti pour s’intéresser à son inscription dans l’environnement. L’évolution idéologique du groupe mise en lumière – le passage d’une réticence extrême face au nationalisme à une ouverture aux revendications des organisations de la population colonisée créées à cette époque, Association des ‘ulamā musulmans et Fédération des élus musulmans en tête – est restituée dans ses multiples réalités, politique mais aussi culturelle, sociale et sociabilitaire. Le changement des discours et des idées fut en effet à la fois accompagné et permis par une évolution des pratiques, des langues utilisées à la façon de mobiliser en passant par le vêtement, aussi bien que par celle des identités, avec l’entrée de militants issus de la population colonisée à la SFIO mais aussi l’évolution des réseaux militants, rapprochant le Parti socialiste des organisations revendicatives algériennes. Les principales conclusions de ce travail permettent d’élargir les récits du nationalisme algérien, en prenant en compte les transferts réciproques, organisationnels et théoriques, entre la gauche française et les premières organisations politiques algériennes. Elles éclairent aussi notre compréhension des sociétés coloniales, en montrant comment le Parti socialiste fut au cœur, en Algérie, d’une « transaction hégémonique impériale » : tout en contestant la façon dont la colonisation française fonctionnait, il en assura paradoxalement la solidité, en faisant vivre le langage, largement fictionnel, de l’assimilation, par delà la frontière coloniale.