Les voix multiples de la ''diaspora macédonienne'' : politiques et pratiques des identités (trans)nationales, des (re)constructions nationales et de la (re)mise en ordre de l’État
Auteur / Autrice : | Kristina Balalovska |
Direction : | Didier Bigo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
A travers l’étude du cas macédonien, «Macédoine» étant un objet de contestation intéressant (qui sont les Macédoniens ? où sont les frontières macédoniennes ? à qui est à la Macédoine), l'objectif de cette thèse est d'analyser les processus de transformation des populations résidant à l’étranger en «diaspora» en tant que catégorie sociale et sujet politique - ce que nous appelons diasporisation. L'accent est mis sur les processus, dont le dynamisme intrinsèque et la pluralité démontrent que « diaspora » ne doit pas être envisagé comme une communauté statique ou une catégorie fixe, ni même comme le produit de l’action politique d’un acteur (gouvernemental) déterminé. « Diaspora » ne doit pas non plus être considérée comme un simple acte de langage, un mot qui fait quelque chose. Au lieu de cela, nous l'analysons comme un symbole politique mobilisateur qui est utilisé dans les stratégies de multiples acteurs, à la fois dans les États d’origine et d’accueil, tant gouvernementaux et privés, et qui s’auto-légitiment en tant que porte-paroles de la « diaspora », dans leur participation aux processus et pratiques d'identités (trans)nationales, de (re)constructions nationales et de la (re)mise en ordre de l’État. Ainsi, nous soutenons que « diaspora » est au cœur des processus politiques et des pratiques d'identification, de légitimation et de mobilisation des acteurs. Leurs compétitions définissent un champ dynamique Bourdieusien au sein duquel les participants luttent pour renforcer leurs positions à travers la définition et l'utilisation du symbole, et aussi, par là, en essayant de définir légitimement l’identité, les frontières et l’ordre de l'État et de la nation macédoniens.