Thèse soutenue

La construction d'une capitale nationale en régime autoritaire : Astana au Kazakhstan

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Auteur / Autrice : Adrien Fauve
Direction : Dominique Colas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Quel est le rôle de la ville-capitale dans l’exercice du pouvoir pour un Etat-Nation récent, au régime autoritaire ? Réponse constructiviste : la capitale institue l’Etat qui à son tour élabore la nation. Au Kazakhstan, la construction de la capitale Astana apparaît comme l’édification d’un haut-lieu central, dont découle la fondation d’un pouvoir sultanique et la création d’une identité nationale astanisée. Le transfert de la capitale d’Almaty à Astana en 1997 est un fait inédit en ex-URSS. Or, l’Etat fonde son existence sur une organisation hiérarchisée entre centre et périphéries. Dès lors, la construction du centre, apparaît comme une variable fondamentale en macro-sociologie de l’Etat. Le cas d’Astana offre une validation empirique du principe selon lequel le territoire est une construction matérielle (il est aménagé) et symbolique (il est investi de sens). En effet, l’édification de la capitale sert d’abord de fondement indispensable à son affirmation comme centre sur le territoire national. Ensuite, à l’échelle de la ville même, la capitale est le lieu d’une mise en scène du pouvoir étatique et accueille les principaux référents identitaires. Enfin, à l’échelle des rapports entre individus, l’apparition des bâtiments dans l’espace urbain est le fruit de rapports de force entre acteurs. L’étude d’une capitale se révèle donc une façon pertinente d’approcher la construction nationale, le rôle du symbolique en politique, et les relations de pouvoir qui traversent un régime. Ainsi, la construction matérielle de la capitale Astana permet la construction symbolique du régime Nazarbaïev, qui produit une construction sociale, celle de la nation kazakhstanaise.