Thèse soutenue

Communication et excision : le cas du Sénégal
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Auteur / Autrice : Raabi Diouf
Direction : Isabelle Pailliart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 28/06/2013
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche sur les enjeux de la communication (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Alain Kiyindou
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Cabedoche
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Garcin-Marrou

Résumé

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Au Sénégal, la question de l'excision apparaît dans les années 70 sous l'impulsion des mouvements féministes. Cette période correspond à une politique de promotion des femmes par l'Etat sénégalais. Pour montrer son engagement dans la lutte contre l'excision, l'Etat sénégalais adopte dans un premier temps des instruments juridiques nationaux et internationaux tels que la Convention pour l'Elimination de toutes formes de discriminations à l'égard des Femmes en 1984 et la Convention relative aux Droits de l'Enfant en 1990. L'Etat sénégalais se prémunit d'autres instruments internationaux tels que la Résolution 1992/251 du Conseil Economique et Social des Nations Unies sur les pratiques traditionnelles affectant la Santé des Femmes. L'année 1997 marque un tournant décisif dans la lutte contre l'excision au Sénégal, avec la déclaration publique du Président de la République Abdou DIOUF, condamnant cette pratique, lors du Congrès mondial des Droits de l'Homme. Cette année sera marquée par l'adoption du Plan d'action régional pour accélérer l'abandon des mutilations génitales sexuelles et la déclaration publique d'abandon de l'excision par les femmes de Malicounda Bambara (village situé à 80km de Dakar). En soutien à ce mouvement d'abandon, l'Assemblée Nationale du Sénégal adopte une loi interdisant la pratique de l'excision en janvier 1999. Les pouvoirs publics sénégalais élaborent ensuite le plan national pour l'élimination des mutilations génitales féminines qui couvre la période 2000 - 2005 pour la première phase. La mise en œuvre de ce plan se traduit par l'inscription de la question de l'excision dans la sphère publique au Sénégal. Et de façon concrète, cela se traduit par l'introduction de la question de l'excision dans l'EDS (Enquête Démographique et de Santé). L'évaluation à mi-parcours du plan d'action en 2008 montre des résultats satisfaisants quant à la lutte contre l'excision mais des efforts restent à faire. C'est ainsi que fut lancé en 2010, la 2éme phase du plan sous la présidence du Premier Ministre Mr Souleymane Ndéné N'Diaye. L'objectif de cette étude c'est d'analyser les rapports entre les différents acteurs dans la lutte contre l'excision, mais aussi les logiques et les stratégies développées par ces derniers pour résoudre la question de l'excision.Notre recherche soulève de nombreuses problématiques dont la question du service public et de l'existence de la communication publique au Sénégal. En effet, l'Etat sénégalais garant du bien-être des citoyens n'assure pas entièrement un service public de qualité. Les actions de service public sont le fait des pouvoirs publics avec un appui constant des acteurs de la société civile et des partenaires internationaux. Du coup se pose la question de la légitimité des pouvoirs publics dans la sphère publique.