Thèse soutenue

La tension psychique, précurseur des conduites violentes en détention : étude théorico-praxéologique des dynamiques agressives et suicidaires auprès des détenus
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Auteur / Autrice : Jérôme Chamayou
Direction : Catherine BlatierLouise Pouliot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie clinique et psychopathologie
Date : Soutenance le 04/06/2013
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire interuniversitaire de psychologie - Personnalité, cognition et changement social (Grenoble ; 2005-...)
Jury : Président / Présidente : Sid Abdellaoui
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Blatier, Louise Pouliot, Kristie R. Blevins
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Born, Philippe A. Genoud

Mots clés

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Résumé

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La violence est un phénomène fréquent dans les prisons. D'après la théorie générale de la tension (Agnew, 1992, 2002), l'agressivité (Blevins et al., 2010) ou le suicide (Zhang et al., 2008) seraient le fruit de tensions éprouvées par les détenus. Notre recherche s'appuie sur le modèle d'Agnew pour créer et tester une échelle standardisée appliquée aux détenus. Les analyses en composantes principales et confirmatoires montrent des résultats satisfaisants, avec des indices de cohérence interne significatifs. Notre échelle est donc une première ébauche pour mesurer la tension en détention. Nos résultats montrent que les comportements agressifs et suicidaires peuvent être prédits de façon significative par la mesure de la tension. Toutefois, la tension en tant que variable indépendante et les stratégies de régulation émotionnelle et/ou de coping comme variables médiatrices ne permettent pas de mettre en évidence des modèles significatifs. Cela signifie que la tension doit être appréhendée comme une variable proximale. De même, nous testons les effets modérateurs des variables personnelles et judiciaires. Nos analyses infirment l'effet modérateur supposé des facteurs personnels et situationnels, même si la dépression et le stress ont un effet significatif. Enfin, nos analyses de médiations modérées ne sont pas significatives, que ce soit pour les comportements agressifs ou suicidaires. Pour conclure, la tension serait la variable la plus proximale pour prédire la violence en prison, alors que la régulation émotionnelle ou les stratégies de coping auraient un effet plus distal. Comme les variables modératrices n'ont pas d'effet significatif, nous proposons de les considérer comme des formes implicites de tension. La théorie de la tension appliquée aux détenus est un modèle prometteur mais récent, qui n'a pas été testé empiriquement. Ainsi, au travers de cette recherche, nous avons essayé de mesurer la tension, afin de tester ce modèle et d'identifier ses limites.