Lumière et mosquées en Égypte et Syrie médiévales, des conquêtes arabes (milieu du VIIe s. ) à la fin de la dynastie ayyūbide (milieu du XIIIe s. ) : gestion de l'éclairage et portée symbolique
Auteur / Autrice : | Julie Bonnéric |
Direction : | Jean-Michel Mouton, Jean-Charles Ducène |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Archéologie |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques (Paris) |
Mots clés
Résumé
Un intérêt profond pour la lumière se manifeste en Islam, en Égypte et dans le Bilād al-Šām jusqu’à la fin de la dynastie ayyūbide, à travers une pluralité foisonnante de références ou de symboles (profanes et théosophiques), mais également de formes et de matériaux (architecture, mobilier luminaire). Grâce au croisement de sources variées (sources archéologiques, textuelles, architecturales, photométriques et iconographiques), la lumière devient un fait historiquement exploitable. Dans ce cadre, l’étude des mosquées représente un intérêt majeur car elles prennent en compte la lumière sous ses trois dimensions : à la fois vecteur de la perception et architecture immatérielle qui organise l’espace, la lumière peut également devenir référence qui symbolise, c’est-à-dire donne à voir, des réalités dissimulées. La mosquée n’est pas seulement un espace sacré où l’on célèbre Dieu, mais également un espace de vie et de socialisation. Le travail architectural de la lumière se trouve donc subordonné à ces fonctions pratiques : il a pour objectif, en particulier, de procurer un certain confort visuel, comme dans n’importe quel édifice profane. Néanmoins, la lumière n’est pas seulement travaillée pour ses vertus fonctionnelles. La lumière artificielle en particulier invite, dans la mosquée, à définir un espace particulier qui en affirme le caractère sacré, contrastant avec l’espace profane qui baigne dans la lumière naturelle, brute et uniformément distribuée. Si la lumière contribue à transformer l’expérience du lieu lui-même en une expérience religieuse et parfaitement singulière, c’est qu’elle entretient une affinité particulière avec la sphère du divin et du sacré