Thèse soutenue

Soldats du Sultan, forces armées et ressources militaires de l'Empire ottoman sous le règne d'Abdülhamid II Khan, vus par les attachés militaires français (1876-1909)

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Auteur / Autrice : François Monnier
Direction : Nicolas Vatin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'empire ottoman
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques (Paris)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Faruk Bilici

Résumé

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À partir des données et des analyses fournies par les dépêches adressées à Paris par les attachés militaires français en poste à Constantinople (Istanbul), la présente thèse traite des forces armées et des ressources militaires de l’Empire ottoman sous le règne du sultan Abdülhamid II. Ces dépêches conservées à Vincennes couvrent une période de quatre décennies et permettent de retracer précisément l’histoire politico-militaire du règne d’un souverain controversé qui, à peine monté sur le trône, est dans l’obligation de combattre la Russie. La guerre 1877-1878 se solde par la nécessité de réorganiser les sept armées qui stationnent sur le territoire de l’Empire; des sommes considérables sont engouffrées dans l’achat de matériel et d’armes. Parallèlement, la troupe, mal nourrie, mal entraînée, rarement payée, en sous-effectifs chroniques, est mise à l’école prussienne. Le doigté de Goltz pacha, son principal mentor, fait que la germanisation de l’armée ottomane est une réussite. Les sept attachés militaires français qui se succèdent entre 1876 et 1909 amassent une foule d’informations sur le savoir-faire et sur l’état d’esprit, parfois la xénophobie, des officiers et des soldats. Ils rapportent que, malgré sa rusticité, l’armée ottomane est un instrument militaire de valeur; en témoigne notamment sa victoire de 1897 sur la Grèce. Mais, à force de devoir mater d’incessantes insurrections intérieures, au Yémen, en Macédoine, et ailleurs, l’état d’esprit des officiers subalternes s’aigrit; la discipline se relâche. En 1908, Abdülhamid II est contraint d’abandonner le pouvoir, mais il a remplit sa tâche : derrière lui, il laisse une armée solide et apte à défendre l’Empire