La face cachée des épithèses : construction et transmission des savoirs prothétiques de la face
Auteur / Autrice : | Florent Destruhaut |
Direction : | Jean-Pierre Albert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et historique |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
La Prothèse Maxillo-Faciale (P. M. F. ) est souvent définie comme l’art et la science de la reconstruction artificielle du massif facial en cas de mutilation ou de dysmorphose de ce dernier. L’anthropologie historique et sociale nous amène à reconsidérer cette profession sous l’angle d’une « culture de métier » centrée autour d’une entité anatomique hautement symbolique, le visage, et d’un autre organe fonctionnel chargé de sens, la main. Dans cette recherche nourrie de références bibliographiques au travers des prismes de l’anthropologie, de la sociologie, de l’histoire, des arts et de la médecine, et d’une enquête ethnographique menée auprès de différents praticiens français, tout particulièrement dans le service hospitalier de P. M. F. De Toulouse, complétée par des entrevues et des entretiens semi-directifs, l’auteur met en lumière la palette de savoirs, pour la plupart peu formulés et empiriques, qui façonnent et modèlent le profil du spécialiste en réhabilitation prothétique faciale. Au-delà, l’étude des modes de transmission de ces savoirs met notamment en avant l’importance de la relation filiale sélective maître-assistant proche de celle communément retrouvée dans le compagnonnage et qui amène le jeune praticien à devenir un professionnel compétent. Cette recherche en anthropologie historique et sociale rassemble ainsi différentes branches de l’anthropologie : celle des savoirs, du corps et de la santé, et se veut appliquée par une définition actualisée de la profession prothétique maxillo-faciale, une meilleure compréhension des considérations socio-culturelles de la discipline et enfin une amélioration de la prise en charge des patients défigurés.