État-nation et ordre politique européen : quels dilemmes entre diversité, légitimité politique et solidarité ? Essais sur les identités nationales, le nationalisme et l'intégration européenne
Auteur / Autrice : | Cyril Jayet |
Direction : | Michel Forsé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail de doctorat montre que le nationalisme et les identités nationales ne façonnent aucunement la société moderne et qu'ils ne constituent pas plus un obstacle au multiculturalisme qu'à la construction européenne. Je soutiens au contraire que des principes associant une théorie de la reconnaissance et une théorie de la justice peuvent jouer un rôle bien plus déterminant dans la légitimation de l'ordre politique européen que la recherche d'une homogénéité culturelle ou d'une identité. Cette thèse sera défendue en trois parties comprenant chacune une analyse théorique de la littérature scientifique suivie d'études quantitatives mobilisant des enquêtes internationales (International Social Survey Programme, Enquête Européenne sur les Valeurs et Eurobaromètre) comme nationale (Trajectoires et Origines). La première partie porte sur la signification de la catégorie de nation et la diversité de ses usages. La seconde prend pour objet les relations entre sentiment d'appartenance à la nation, légitimité politique et solidarité. La troisième partie examine sur une période de trente ans (1978-2012) les attitudes à l'égard de la construction européenne, son image et les peurs qu'elle suscite ou encore ce que les Européens disent pouvoir constituer une identité et une citoyenneté européennes. La plupart de ces résultats montrent qu'en dépit d'une importance certaine des identités nationales, elles ne conduisent pas à un dilemme entre la diversité d'une part et la légitimité politique ou la solidarité d'autre part, comme le voudraient les tenants d'un « dilemme progressiste » ou les critiques de la construction d'un ordre politique supranational.