Le Ballet National du Mali : créer un patrimoine, construire une nation. Enjeux politiques, sociologiques et esthétiques d'un genre musico-chorégraphique, de l'indépendance du pays à aujourd'hui
Auteur / Autrice : | Élina Djebbari |
Direction : | Esteban Buch, Emmanuelle Olivier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique, histoire, société |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches sur les arts et le langage (Paris) |
Résumé
Cette thèse porte sur le Ballet National du Mali ainsi que sur ses différents espaces de médiatisation et de transmission, à travers les troupes privées et la Biennale Artistique et Culturelle. Elle analyse comment les processus de spectacularisation et de patrimonialisation des musiques et des danses « traditionnelles » au Mali s’articulent autour de la construction de l’identité nationale depuis l’indépendance du pays en 1960. Survivant aujourd’hui difficilement dans un contexte économique globalisé, le Ballet National révèle la faillite d’une conception de la nation malienne fondée sur la patrimonialisation de ses traditions. À travers l’analyse des « mises en » – « mise en tradition », « mise en discours », « mise en patrimoine », « mise en scène » –, cette thèse soulève des questions historiques, politiques, sociologiques et esthétiques : Que le répertoire révèle-t-il des enjeux et des stratégies de la construction identitaire nationale ? Quels processus de transformations sont mis en œuvre pour adapter les pièces à une mise en scène globalisée ? Comment la « tradition » est-elle mobilisée par les danseurs et les musiciens pour servir la « création » ? Quelles conceptions locales du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle traversent ce domaine artistique fortement régi par le « vol » des pas et des rythmes ? Au final, il s’agit de comprendre comment le genre musico-chorégraphique du Ballet s’est développé au point d’être devenu une « tradition » malienne et une référence artistique internationale, qui a fait école dans toute l’Afrique et essaimé dans le monde entier, pour être aujourd’hui supplanté par la world music et la danse contemporaine africaine.