Thèse soutenue

Associations de bienfaisance et ingénieries politiques dans la Syrie de Bachar-al-Assad : émergence d'une société civile autonome et retrait de l'État ?

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Auteur / Autrice : Laura Ruiz de Elvira Carrascal
Direction : Hamit BozarslanBernabé López García
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études politiques
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Universidad Autónoma de Madrid

Résumé

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Sur la base d’une enquête de terrain menée entre 2007 et 2010, cette thèse interroge les ingénieries politiques de pouvoir du régime de Bachar al-Assad à travers l’étude des associations de bienfaisance. Il s’agit, in fine, de rendre compte du changement social et des transformations de la gouvernance qui ont eu lieu en Syrie sous l’effet de l’introduction de politiques néolibérales. La thèse, qui fournit une analyse décentrée du politique et de l’Etat, se compose de trois parties et d’un épilogue. La première partie montre comment, après quatre décennies de marginalisation et de léthargie (1963-2000), le secteur associatif, en général, et le secteur caritatif, en particulier, ont expérimenté, sous la présidence de Bachar al-Assad, un développement inédit dans l’histoire du pays. Ensuite, la deuxième partie cherche, quant à elle, à mettre en évidence l’existence, dans la Syrie des années 2000, d’un secteur associatif caritatif en plein essor, pluriel de par sa composition sociologique, ses activités et ses stratégies, façonné par son rapport complexe au pouvoir et aux marges de manœuvre relatives mais réelles. Puis, la troisième partie est le moment de mettre en exergue, toujours par le prisme de l’associationnisme caritatif, la mise en place par le régime d’al-Assad d’une nouvelle ingénierie politique de pouvoir basée à la fois sur l’introduction de la thématique de la « participation » et du « partenariat » et sur une logique de « décharge », d’une part, et sur un renforcement du rôle et des capacités de l’Etat, d’autre part. Enfin, l’épilogue a pour but de montrer en quoi les ingénieries politiques de la période 2000-2010 ont préparé un terreau propice à la révolte.