Les Princes de Rome ont-ils eu une politique économique ?
Auteur / Autrice : | Stéphanie Panunzi |
Direction : | Olivier Jehasse, Xavier Peraldi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études régionales (celtiques, corses, ...) |
Date : | Soutenance le 30/11/2013 |
Etablissement(s) : | Corte |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnement et sociéte (Corte ; 2000-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Attilio Mastino, Richard Aréna, Paul-Marie Romani |
Rapporteur / Rapporteuse : Georges Depeyrot, Raimondo Zucca |
Résumé
Ecrire l’Histoire de l’économie romaine, c’est avant tout, mettre de l’ordre dans ce qui, à priori, peut apparaître comme un chaos factuel dépourvu de toute organisation, de toute logique. L’écriture de l’Histoire de l’économie romaine est réalisable si l’on parvient à rompre la discontinuité évènementielle tout en créant un réseau de causes et conséquences. Bien plus que de comprendre les liens qui relient un évènement à un autre, le plus important est de réussir à les inscrire dans le processus de développement économique mis en place par l’Empire romain. L’évènement n’a plus alors seulement un sens en lui-même, il prend sens dans le projet global des Romains.Tout au long du XXème siècle, le domaine de l’histoire de l’économie antique va être agité par un débat d’une intense vigueur : la Controverse Bücher-Meyer. Catalyseur de nombreuses théories et polémiques sur les systèmes économiques dans l’Antiquité, elle a divisé la communauté scientifique en deux camps bien distincts. Le débat est toujours ouvert, primitivistes et modernistes ne tarissant pas d’arguments pour démontrer que, depuis l’Antiquité, nous pouvons parler de permanence comportementale pour les uns, alors que pour les autres, au contraire, la société a connu des transformations économiques majeures.A ce jour, nous sommes, quasiment, sortis de l’époque manichéenne de la controverse. Et c’est heureux car cette opposition aurait fini par stériliser la recherche. Nous sommes dans une « post-Finley era », propice à l’écriture d’une nouvelle Histoire économique et sociale du monde romain.Le but premier de cette thèse n’est en aucun cas de réaliser une biographie des Princes ayant gouverné au cours des deux premiers siècles de l’Empire, d’éminents intellectuels ou historiens l’on déjà fait avant moi. Donner une définition personnelle de ce qu’est l’économie romaine, comment les Romains pensaient-ils cette économie, comment géraient-ils ce phénomène, voilà les vraies questions qui constituent mon travail de doctorat. Prenant appui sur les débats historiographiques et les nombreuses sources que nous avons à notre disposition, mon objectif est d’établir, de façon précise et avec conviction, à quel niveau de développement et à quel type de pensée économique était parvenue la civilisation romaine. En faisant référence à la théorie d’Edouard Will, « l’économie romaine n’est que… romaine », c’est en tant que telle qu’il faut écrire son Histoire. Ce qu’il faut comprendre par-là, c’est que faire une analyse objective de l’Histoire de l’économie romaine cela équivaut à Penser Rome.