Thèse soutenue

Leçon d'histoire pour une droite dans l'opposition ? : les mobilisations de droite contre le Cartel des gauches dans la France des années Vingt.

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Auteur / Autrice : Jean-Etienne Dubois
Direction : Mathias Bernard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 11/12/2013
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : Lettres, Sciences Humaines et Sociales
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'Histoire "Espaces et Cultures"
Laboratoire : (CHEC) Centre Histoire Espaces et Cultures
Jury : Président / Présidente : Bernard Lachaise
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Dard, Frederic Monier, Jean philippe Luis
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Dard, Frederic Monier

Résumé

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Alors que la reconstruction matérielle du pays s’achevait au milieu des années Vingt, il en allait de même pour le champ politique français. A partir de 1924, le retour à une nette bipolarisation entre gauche et droite eut un effet structurant sur le champ politique français, qui n’avait plus connu une telle configuration depuis le début du XXe siècle. Les élections de 1924, marquées par la victoire du Cartel des gauches face au Bloc national, apparaissent comme une césure politique, largement négligée par l’historiographie de l’entre-deux-guerres depuis les travaux de Jean-Noël Jeanneney sur le Cartel des gauches dans les années 1970. De leur passage dans l’opposition en 1924-1926, les droites françaises tirèrent un certain nombre de leçons. La principale était que le verdict des urnes pouvait être renversé en cours de législature : en juillet 1926, la majorité cartelliste, affaiblie par les contradictions entre socialistes et radicaux face à une crise financière et monétaire qui s’aggravait, laissa définitivement place à une majorité d’union nationale, réunie sous l’autorité du principal adversaire des gauches lors de la campagne de 1924, Raymond Poincaré. Pour les droites de nouveau vaincues en 1932 et en 1936, c’était un précédent à retenir. Autre leçon, les mobilisations anticartellistes, dans leur diversité, au sein du champ politique ou du champ social, avaient contribué à affaiblir la majorité radicale et socialiste : l’action militante, politique et sociale, avait une capacité d’influence non négligeable au sein du régime parlementaire de la Troisième République. De 1924 à 1926, les organisations anticartellistes politiques ou associatives, à l’instar de celles entendant représenter les intérêts des catholiques ou des commerçants et artisans, développèrent une culture et des pratiques politiques d’opposition, qu’elles firent rejouer tout au long de l’entre-deux-guerres. Cette expérience démontra également la persistance, dans l’opposition, des divisions structurelles du champ politique des droites, en raison du maintien de clivages tant doctrinaux (sur la laïcité, la politique étrangère ou le parlementarisme), que stratégiques (attitude d’intransigeance ou de conciliation vis-à-vis des radicaux). Dans leur ensemble, ces divisions, mais aussi les débats et les pratiques politiques qui s’épanouirent pendant ces deux années, perdurèrent jusqu’au milieu des années Trente.