Thèse soutenue

Le curé au prétoire : justice écclésiastique et développement de l'idéal sacerdotal tridentin dans le diocèse de Beauvais au XVIIe siècle
FR
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Kevin Saule
Direction : Bernard Dompnier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 07/12/2013
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire Espaces et cultures (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marie Le gall
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Dompnier, Dominique Julia, Angelo Torre
Rapporteurs / Rapporteuses : Frederic Meyer, Benoit Garnot

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse étudie un volet méconnu de la réforme catholique. Grâce à l’étude d’un peu moins de 200 procédures judiciaires instruites par la justice ecclésiastique au XVIIe siècle à l’encontre de curés déviants du diocèse de Beauvais, notre recherche entend appréhender le rôle du tribunal ecclésiastique (l’officialité) dans le processus de disciplinement du clergé paroissial. Organisée en trois parties (« Les siècles des désordres » ; « Le curé délinquant dans son milieu paroissial » ; « Le curé délinquant face à ses juges »), la thèse démontre que, loin d’être marginalisée, l’officialité diocésaine de Beauvais parvient à maintenir ses prérogatives sur les prêtres, sans voir son champ de compétences contesté par les juridictions laïques. La justice de l’évêque fonctionne le plus souvent selon les mêmes principes que la justice royale, en cherchant plus à concilier et à réformer qu’à punir. La sentence de l’official, toujours lourde, n’est finalement prononcée que lorsque le curé a prouvé qu’il était incapable de s’amender malgré de multiples rappels à l’ordre. Les curés délinquants ayant maille à partir avec la justice épiscopale ont un profil particulier. Issus des milieux les moins défavorisés, formés « sur le tas », ils sont très souvent originaires d’un diocèse étranger et appartiennent tous – ou presque – aux générations antérieures à la mise en place du séminaire diocésain. Grâce à des soutiens nombreux et variés dans leur paroisse, les curés aux mœurs dissolues parviennent à se maintenir dans leur cure pendant de longues années avant que les scandales ne provoquent leur disgrâce. La vie religieuse de la paroisse n’est pas fortement perturbée par l’inconduite du curé comme le montrent les registres paroissiaux, les fonds des fabriques et les dossiers de paroisses. Contrairement aux discours alarmants tenus par certains plaignants, les ouailles ne se détournent pas de l’église à la suite des scandales et ne remettent pas en cause la validité des sacrements administrés par le curé.