Entre déterminisme et libre arbitre : les images emblématiques de la Fortune dans le roman néo-grec espagnol (1604-1657).
Auteur / Autrice : | Sandra Duarte |
Direction : | Christian Bouzy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature de langues romanes |
Date : | Soutenance le 13/06/2013 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études sur les réformes, l'humanisme et l'âge classique (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Civil |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Bouzy, Christine Marguet |
Mots clés
Résumé
Aux XVIe et XVIIe siècles, avec la lecture des œuvres d’Achille Tatius et Héliodore d’Émèse, auteurs grecs des premiers siècles de l’ère chrétienne, les auteurs espagnols redécouvrent un genre particulier qui sera qualifié tantôt de romand’aventures, tantôt de roman byzantin. Tant l’appellation de roman que la qualification de byzantin sont fautives puisqu’il s’agit en fait de récits poétiques ou en prose antérieurs à la fin du IVe siècle, c’est-à-dire antérieurs à ce qu’il est convenud’appeler historiquement l’ère byzantine. Pour notre part, nous retiendrons l’appellation de roman néo-hellénistique ou roman néo-grec espagnol – voire « roman baroque », à l’instar de Georges Molinié1 – pour qualifier le nouveau genreromanesque créé à partir de ces récits. Nous voyons dans ce genre le développement d’une littérature en adéquation avec les exigences éthiques et esthétiques de l’« utile dulci » horacien. Influencé par le contexte politico-religieux de la Contre-Réforme, le roman néo-grec espagnol ou roman baroque expose de manière plus ou moins patente le thème de la diatribe à propos du libre arbitre et de la prédestination. Le rôle joué au cœur de ces romans par la Providence et le Destin, en particulier sous leur forme emblématique, semble empreint de l’enseignement des dogmes catholiques défendus lors du Concile de Trente. Dans les quatre ouvrages du corpus (El peregrino en su patria de Lope de Vega, Los trabajos de Persiles y Sigismunda de Miguel de Cervantès, Historia de Hipólito y Aminta de Francisco de Quintana, El Criticón de Baltasar Gracián), le problème du déterminisme et celui du salut sont de nombreuses fois soulevés. Cela se produit soit dans des discussions entre les personnages, soit dans le cours même de l’intrigue par l’apparition de phénomènes de prédiction astrologique ou autre mettant en cause les notions de Fortune et de Destin. De la même façon, les personnages, par leur manière d’être et d’agir, évoquent la notion de libre arbitre soulignant ainsi l’importance des actes qu’ils accomplissent pour assurer leur salut.