Thèse soutenue

La représentation du baiser dans les romans de Mary Shelley : pour une éthique du corps.

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Auteur / Autrice : Audrey Souchet
Direction : Anca Cristofovici
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et Littératures Anglaises et Anglo-Saxonnes
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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L’œuvre romanesque de Mary Shelley est surtout connue pour le roman qui en forme l’ouverture, Frankenstein ; or, the Modern Prometheus (1818), qui possède une force esthétique et fantasmatique indéniable. L’une des scènes marquantes de ce roman est le baiser que Victor Frankenstein donne à sa cousine et fiancée Elizabeth lors d’un cauchemar, car ce baiser tue la jeune femme pour lui donner ensuite l’apparence du cadavre de la propre mère de Victor. Le baiser amoureux ou érotique semble en fait être une figure de choix dans la construction de la personnalité littéraire en devenir qu’est alors Mary Shelley puisqu’il est présent dès les brouillons d’un manuscrit qui connut pourtant de nombreuses manipulations jusqu’à sa publication. Le projet de cette thèse consiste à étendre cette hypothèse esthétique pour la faire rayonner vers les six autres romans, encore aujourd’hui peu connus, que Mary Shelley produisit pendant une vingtaine d’années : la figure du baiser se présentera, alors, comme une métaphore du parcours de la femme écrivain. Que nous dira la représentation d’une figure qui appartient à la fois au domaine de l’esthétique et de l’érotisme au sujet des relations que l’écrivain féminin entretient avec les catégories de pensée de son temps ? En mettant au jour l’idée que l’esthétique et l’érotisme tels qu’ils sont conçues par la société moderne ne sont plus des modes de pensée productifs mais, surtout, en proposant de réinvestir le sens du baiser à travers une éthique du souci du corps de l’autre, c’est la pensée littéraire d’un auteur, une œuvre romanesque, une anthropologie, mais aussi la finalité de la littérature qui seront redécouverts.