Thèse soutenue

Le mensonge dans la tragédie grecque

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Auteur / Autrice : Aurélie Rabec
Direction : Bernard Deforge
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures anciennes
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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Cette étude recense tous les mensonges présents dans les œuvres des Tragiques grecs, Eschyle, Sophocle et Euripide, afin de mettre en évidence la richesse de cette ressource dramatique. Une typologie des mensonges permet de classer les mensonges selon l'intention de celui qui y recourt et d'identifier les différentes formes qu'il peut prendre. En outre, elle met en avant le travail des dramaturges: la transformation opérée à partir du matériau épique ainsi que le traitement et l'évolution de ce ressort dramatique chez ces trois auteurs. Nous nous intéressons ensuite, plus spécifiquement, à la représentation scénique du mensonge. Un personnage peut utiliser son apparence pour mentir; il adopte aussi parfois une certaine attitude destinée à accréditer son mensonge. Mais, d'une part, ces artifices ne concernent pas tous les menteurs et, d'autre part, ils ne constituent pas l'essentiel du mensonge. En effet, c'est le langage et ses innombrables ressources qu'utilisent tous les personnages qui mentent. Le plus souvent, les poètes indiquent le mensonge du personnage: ainsi, une complicité entre le personnage menteur, les membres du Chœur et les spectateurs se crée autour de la victime à tromper et engendre un certain plaisir du spectateur devenu omniscient. La tragédie est le lieu de la mise à mort, les dramaturges ont donc aussi introduit le mensonge dans leurs œuvres parce qu'il leur permettait de mettre à mort la victime du mensonge. Notre dernière partie met en évidence les différents liens entre le mensonge et la mort afin de souligner l'évolution qui se dessine: le recours au mensonge pour faire mourir une victime a fait place à l'emploi du mensonge pour éviter la mort