La langue bretonne à Arradon au XXe siècle : réflexion sociolinguistique sur l'histoire du breton à travers un exemple particulier
Auteur / Autrice : | Armelle Faby-Audic |
Direction : | Ronan Calvez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Celtique |
Date : | Soutenance le 21/09/2013 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche bretonne et celtique (Brest, Finistère) |
Jury : | Président / Présidente : Gary German |
Examinateurs / Examinatrices : Ronan Calvez, Gary German, Alain Di Meglio, Charles Videgain, Erwan Le Pipec | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Di Meglio, Charles Videgain |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Arradon est une commune littorale du sud de la Bretagne, située aux portes de Vannes. Le breton a été la langue de la quasi totalité de sa population jusqu’au XXe siècle. Les témoignages recueillis auprès de quelques bretonnants locaux montrent la vitalité de sa pratique jusqu’à la seconde guerre mondiale ; récits de vie, recueil de littérature orale (contes, chansons, comptines ...) et plus rares exemples d’utilisation à l’écrit l’attestent. Dès la fin de la première guerre mondiale cependant, se produit une rupture dans la transmission de la langue. Dès lors le clivage linguistique, auparavant sociologique, devient aussi générationnel. Le breton est connoté négativement : corrélé dès le début du siècle avec la pauvreté car les élites économiques sont francophones et avec l’ignorance car le français est la seule langue admise à l’école, il semble désormais lié au passé et à une civilisation paysanne traditionnelle qui disparaît Après la seconde guerre mondiale, seules les personnes âgées parlent breton et le bond démographique de la commune à partir de 1965 accentue encore cette marginalisation. À la fin du XXe siècle, le breton suscite un regain d’intérêt mais la distance entre le parler local et la norme standard ne favorise pas le lien entre anciens et nouveaux locuteurs, entre pratique populaire souvent confinée à l’oralité et pratique scolaire influencée par l’écrit. La mise en perspective historique et la confrontation de différents regards sur cette mutation linguistique permettent d’en analyser les causes et les processus, et aussi d’étendre la réflexion à la place des langues à l’heure de la mondialisation.