Thèse soutenue

Le manga : un dispositif communicationnel : perception et interactivité

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Emilie Lechenaut
Direction : Patrick Baudry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 11/10/2013
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Yves Winkin
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Baudry, Éric Dacheux, Alain Mons
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Winkin, Éric Dacheux

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le terme manga a été utilisé pour la première fois en 1814 par le peintre Katsushika Hokusai pour désigner ses travaux. Littéralement ce terme signifie « esquisse rapide » ou encore « image dérisoire ». En France le mot manga a perdu cette signification et désigne la bande dessinée japonaise au même titre que l’on nomme comics la bande dessinée américaine. La bande dessinée japonaise est, en termes quantitatifs, le premier marché du monde dans ce secteur. Beaucoup plus diversifié dans les sujets abordés que ne le donnent à penser les dessins animés diffusés sur le petit écran en France, le manga a longtemps été un genre peu connu des « bédéphiles » européens. Aujourd’hui, le manga connaît un fort essor en France et tend à s’imposer comme produit et phénomène culturel, pour toute une génération qui a grandi avec son arrivée sur les postes de télévision. Dans ce travail de thèse, il s’agit de comprendre le manga en tant que dispositif communicationnel. En raison de ses spécificités graphiques et narratives nous pouvons appréhender un procédé visuel-narratif qui lui est propre. Celui-ci modifie le rapport iconique/linguistique, construit un nouveau mode de lecture et joue sur les perceptions. Il génère un jeu tensif entre ce que le lecteur-spectateur regarde et ce qu’il voit. Le manga diffuse dans notre société un univers graphique, mais aussi et surtout, une technique de la narration visuelle qui peut se passer de texte. L’image est à la fois vue et lue. Dans le manga, lire l’image c’est lire le texte ou pour le dire autrement, il y a du texte-image, de l’image-texte. Elle est en elle-même un dialogue qui agit sur les sensations et les perceptions. Au travers de ses représentations, le manga montre une image de sa culture. Il diffuse par ses personnages des normes et des valeurs ainsi qu’un imaginaire pouvant « influencer » son lectorat et générer de nouvelles pratiques sociales. Par ses spécificités l’image manga devient mouvante. Elle inclut le lecteur-spectateur : celui-ci a la possibilité de naviguer, d’errer dans l’image. Notre travail de recherche porte sur l’analyse des procédés « visuels-narratifs » du manga qui génèrent un nouveau rapport à l’image et un jeu d’interactions entre l’image et son « lecteur-spectateur », ainsi que sur le processus de transmission des messages dans le manga.