Thèse soutenue

Les résistances à la République dans le coeur de la Gascogne (Gers, Landes, Lot-et-Garonne) de 1870 à 1914
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Auteur / Autrice : Céline Piot
Direction : Bernard Lachaise
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 11/07/2013
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Bruno Dumons
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Lachaise, Jérôme Grévy, Guy Latry
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Dumons, Jérôme Grévy

Résumé

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De nombreux travaux tendent à prouver que les départements situés au coeur de la Gascogne (c’est-à-dire ceux du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne) n’ont pas à subir de fortes résistances contre la République entre 1870 et 1914. Un rapide examen du tableau politique de ces trois départements montre en effet que les électeurs adhèrent progressivement aux idées républicaines – bien que le rythme soit différent d’une zone à l’autre –, mais doit-on se satisfaire de généralités ? Une étude plus spécifique, confrontant les sources nationales aux sources régionales et utilisant des sources de diverses natures confirmera-t-elle ou, au contraire, nuancera-t-elle, voire infirmera-t-elle, ce schéma d’une Gascogne précocement républicaine et peu encline aux résistances venues tant des conservateurs que de l’extrême gauche ?La première partie, portant sur un état des lieux dans les années 1870, permet de montrer que les conservateurs, bien que divisés, sont encore puissants. Sont ainsi présentées les cultures politiques antirépublicaines en expliquant quels sont leurs moyens de lutte tels que la presse et les réseaux de sociabilité (cercles et sociétés). L’univers agricole est l’un des terrains de prédilection des droites, en particulier de la culture traditionaliste. Mais cette influence se traduit-elle lors des temps électoraux ? À partir de la décennie 1880, et c’est l’objet de la deuxième partie, à l’enracinement durable de la IIIe République répond cependant, dans un illusoire écho, le lent déclin des conservateurs. En Gascogne, de nombreuses personnalités continuent toutefois d’exercer une autorité politique et culturelle par le biais de diverses sociétés, par la presse et le mouvement félibréen. Les espoirs du rétablissement de la monarchie ou de l’Empire, sans s’éteindre, sont néanmoins fortement déçus et les crises nationales (le boulangisme, l’affaire Dreyfus, la tentative de coup d’État de Déroulède…) n’ébranlent pas l’ancrage républicain ; au contraire, elles le renforcent. N’empêche que, dans la période 1890/1914, les résistances à la République prennent d’autres formes et certaines structures, que l’on croyait en Gascogne jusqu’alors réservées aux années vingt, apparaissent déjà. Le paysage politique se recompose sous l’effet de l’évolution droitière du nationalisme, puis du Ralliement qui divise les droites. À cela, vient s’ajouter l’opposition de l’extrême gauche. D’autre part, les revendications culturelles liées au mouvement félibréen deviennent plus fortement politiques, et laGascogne est à son tour ébranlée par les idées de fédéralisme et de décentralisation qui constituent des outils dans les mains des droites afin de lutter contre le régime républicain. Le clergé continue de combattre les lois scolaires et mène une contre-offensive, souvent minimisée et pourtant réelle.