Thèse soutenue

Bilinguisme et fonctions exécutives : une approche développementale

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Auteur / Autrice : Clémence Dana-Gordon
Direction : Jean-Michel Mazaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociétés, Politique, Santé publique. Sciences cognitives et Ergonomie. Sciences cognitives
Date : Soutenance le 13/12/2013
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Bernard N'Kaoua
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Michel Mazaux, Pierre-Alain Joseph, Claire Vallat-Azouvi
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Rousseau, Xavier de Boissezon

Mots clés

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Résumé

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En Sciences Cognitives, de plus en plus de travaux se sont consacrés à l’étude du fonctionnement cognitif chez les sujets bilingues. Ces études ont notamment montré que ces sujets étaient plus performants sur le plan du fonctionnement exécutif comparés aux monolingues. Cependant, ces travaux sont marqués par une très grande hétérogénéité dans la sélection des sujets ainsi que dans la méthodologie utilisée. La nature des composantes exécutives impliquées, la modalité (verbale vs non-verbale), ainsi que l’effet de l’âge sur cet avantage exécutif restent à préciser.Objectif : Etudier le fonctionnement exécutif et les stratégies cognitives de sujets bilingues français-anglais, dans des tâches exécutives (flexibilité, inhibition et mise à jour) verbales et non-verbales, et dans une épreuve de résolution de problèmes complexes, à divers âges de la vie. Matériel et Méthode : 85 sujets bilingues (17 préadolescents (13-15 ans), 20 adolescents (16-18 ans), 19 adultes (18-60 ans), 19 adultes (18 à 40 ans) et 10 adultes (41-65 ans)) et 85 sujets monolingues français appariés en âge et en quotient intellectuel ont été inclus et ont été évalués sur les des tests verbaux et non-verbaux explorant les trois composantes exécutives du modèle de Miyake, Friedman & al. (2000). Résultats : Chez les préadolescents, aucun avantage n’est retrouvé en faveur des bilingues quelles que soient la composante ou la modalité. Concernant les adolescents, les bilingues ont un avantage principalement en flexibilité en non-verbal, et à l’inverse, les monolingues ont un avantage en verbal pour cette même composante. Pour l’ensemble de ces adolescents, concernant la résolution d’un problème complexe, les monolingues mettent principalement en jeu des capacités inhibitoires et des capacités de mise à jour (verbal), alors qu’aucune stratégie préférentielle n’est retrouvée chez les bilingues. Chez les adultes de 18-60 ans, des performances plus élevées pour les capacités d’inhibition et en mise à jour sont retrouvées chez les bilingues, particulièrement en modalité verbale. Concernant la résolution d’un problème complexe, les monolingues mettent en jeu des capacités d’inhibition et de flexibilité, alors qu’aucune stratégie préférentielle n’est retrouvée chez les bilingues, à l’image de ce qui est observé chez les adolescents. Comparativement aux adultes plus jeunes ainsi qu’à des monolingues âgés, les bilingues âgés présentent des performances plus élevées pour les capacités de flexibilité, de mise à jour (verbal et non-verbal) et d’inhibition (verbal). L’inhibition est également moins ralentie dans les deux modalités comparativement aux sujets âgés monolingues. Globalement, les sujets âgés bilingues semblent moins affectés par le déclin cognitif lié au vieillissement.Conclusion : Par une méthodologie rigoureuse et homogène ainsi que par des analyses de comparaisons par classes d’âge et du niveau de langue, l’étude de l’effet du bilinguisme sur le fonctionnement cognitif confirme un avantage exécutif significatif chez les bilingues, dont les modalités dépendent néanmoins en grande partie de l’âge des sujets.