Système de croyances et menaces existentielles. Analyse d’un équilibre intégrant les croyances en la fin du monde
Auteur / Autrice : | Milena Jugel |
Direction : | André Lecigne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociétés, Politique, Santé publique. Psychologie |
Date : | Soutenance le 01/07/2013 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Denis Castra |
Examinateurs / Examinatrices : André Lecigne, Denis Castra, Marie-Line Felonneau, Nikos Kalampalikis | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Gosling, Nicolas Roussiau |
Mots clés
Résumé
Les recherches historiques montrent que les croyances en la fin du monde (CFM) sont très anciennes et qu’elles s’adaptent aux cultures et aux époques en fonction de certains risques perçus par les groupes sociaux (Boia, 1999). Sur cette base cette thèse fait l'hypothèse générale d'un système de croyances déjà structuré intégrant ces CFM, système dont l'équilibre pourrait évoluer sous l'influence de certaines peurs humaines. La première partie de ce travail postule donc l'existence d'un système de pensée intégrant les CFM. A partir de questionnaires (881 participants), nous avons pu mettre en évidence trois modalités de CFM : la fin du monde écologique (responsabilité humaine), la fin du monde scientifique (éloignement temporel et totalité), et la fin du monde religieuse (cause religieuse et meilleur monde possible). Chacune de ces modalités est liée de manière spécifique à diverses façons de justifier le monde : les Croyances en un Monde Juste (notamment la Justice Finale et la Justice Immanente ; Maes, 1998), la Justification du Système (Kay & Jost, 2003), la Religion et la Spiritualité. C'est ce système que nous nous efforçons de "déséquilibrer" dans la deuxième partie en intégrant les apports de la Psychologie Existentielle Expérimentale (Greenberg, Koole & Pyszczynski, 2004). Selon la littérature, l’individu mis dans une situation de « menace existentielle » (i.e. Mort et Incertitude) a besoin de se raccrocher à des croyances rassurantes. Nous émettons donc l'hypothèse selon laquelle ces menaces bouleversent la structure de croyances de l’individu. Nos résultats (245 participants) confirment en partie cette idée, et indiquent aussi l’importance de mesurer les affects. Pour résumer, cette thèse montre l'existence et le fonctionnement d'un système de croyances capable de se déséquilibrer sous l'influence de menaces existentielles et de l’état émotionnel.