L'étude du rôle et de l'expression de la protéine autophagique GABARAPL1 dans le système nerveux central et dans des modèles de cellules neuronales
Auteur / Autrice : | Jaclyn Nicole Le Grand |
Direction : | Régis Delage-Mourroux, Michaël Boyer-Guittaut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 13/06/2013 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Estrogènes, expression génique et pathologies du système nerveux central (E2SNC) (Besançon) - Estrogènes, expression génique et pathologies du système nerveux central (E2SNC) (Besançon) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Gonzalez |
Examinateurs / Examinatrices : Régis Delage-Mourroux, Michaël Boyer-Guittaut, Bruno Gonzalez, Christian Gaiddon, Isabelle Lascombe, Frédéric Brischoux | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bruno Gonzalez, Christian Gaiddon |
Résumé
Le gène gec1/gabarapl1 (glandular epithelial cell 1/gabarap like 1), identifié au sein de notre équipe, est un gène apparenté à la famille atg8 (autophagy related gene 8) et la sous-‐famille gabarap (GABAA receptor associated protein) incluant les gènes gabarap, gabarapl1, gabarapl2 et gabarapl3. Les protéines codées par ces gènes présentent de très fortes identités de séquences et des structures similaires. Le gène gabarapl1 est exprimé préférentiellement dans le SNC dans lequel il est le transcrit de la famille atg8 le plus fortement exprimé. Des études fonctionnelles ont démontré que la protéine GABARAPL1 intervient dans le trafic intracellulaire de récepteurs, et plus particulièrement du récepteur GABAA et du récepteur aux κ-‐opioïdes, via son interaction avec les microtubules. Cependant, le rôle de cette protéine ne se limite probablement pas au seul transport de ces récepteurs. Notre équipe a d’ailleurs récemment démontré que GABARAPL1 est impliquée dans le processus d’autophagie, un mécanisme de dégradation cellulaire. Dans le cadre de ma thèse, j’ai eu trois objectifs : (1) l’étude de la spécificité d’anticorps anti-‐GABARAPL1 commerciaux disponibles, (2) la cartographie détaillée de l’expression de GABARAPL1 dans le cerveau murin et (3) l’étude de la surexpression de GABARAPL1 dans un modèle neuronal in vitro en conditions de stress mitochondriaux. Etant donné la forte homologie entre GABARAPL1 et GABARAP, aucun anticorps spécifique commercial n’était disponible lorsque nous avons débuté mon projet de recherche. Nous avons donc, dans un premier temps, étudié la spécificité des différents anticorps commerciaux anti-‐GABARAPL1 disponibles et identifié un anticorps capable de détecter de façon spécifique cette protéine in vitro et in vivo. Grâce à cet anticorps spécifique, nous avons ensuite entrepris l’étude de l’expression in vivo de la protéine GABARAPL1 dans le SNC de souris chez l’adulte et au cours du développement embryonnaire. Nous avons ainsi démontré que GABARAPL1 est exprimée dans les neurones immatures et les fibres neuronales à partir du 11e jour de développement et son expression augmente progressivement jusqu’à un taux maximal observé chez l’adulte. Chez l’adulte, GABARAPL1 est exprimée uniquement dans les neurones et plus particulièrement dans ceux impliqués dans les fonctions motrices et neuroendocrines. De plus, nous avons noté que le marquage ponctiforme de GABARAPL1 co-‐localise partiellement avec p62 dans des cultures neuronales primaires, confirmant son association aux vésicules autophagiques in vivo. Pour caractériser la fonction cellulaire de GABARAPL1, nous avons surexprimé cette protéine dans des cellules neuronales SK-‐N-‐BE(2). L’étude de ce nouveau modèle neuronal a montré que la surexpression de DsRed-‐GABARAPL1 semble potentialiser la réponse autophagique des cellules, ce qui permet une induction plus précoce suite à des traitements induisant l’autophagie. De plus, la surexpression de GABARAPL1 inhibe la mort des cellules soumises à des stress ciblant les mitochondries (CCCP), ce qui suggère que GABARAPL1 pourrait protéger les neurones contre certains stress aggravant la progression des maladies neurodégénératives. L’ensemble de ces travaux a permis d’identifier un outil spécifique à l’immunodétection de GABARAPL1, de cartographier son expression dans le SNC murin au cours du développement et chez l’adulte et finalement, de démontrer un rôle protecteur de GABARAPL1 contre la mort neuronale induite par un stress mitochondrial.