Auteur / Autrice : | Anne Le Goff |
Direction : | Sandra Laugier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Comment penser l'être humain comme un animal rationnel ? Le philosophe américain contemporain John McDowell cherche dans l'idée aristolicienne une alternative aux multiples tentatives contemporaines de naturalisation des proriétés normatives par réduction de celles-ci à des propriétés physiques et biologiques. Il faut en effet penser l'être humain comme un être naturel, sans renoncer cependant à la conception de la raison selon laquelle elle constitue un espace autonome irréductible. Il faut pour cela élargir le concept de la nature au delà du domaine des sciences : la nature peut aussi être "seconde nature", c'est-à-dire à la fois naturelle et rationnelle. Dans ce travail, nous explicitons d'abord l'idée de seconde nature telle qu'elle apparaît dans l'oeuvre de McDowell. Elle désigne la naturalité des capacités rationnelles acquises par le biais d'une éducation humaine. Elle constitue la base d'un naturalisme non réducteur, qui se présente comme un réalisme. Dans un second temps, nous élaborons la critique à laquelle fait face ce naturalisme. Le naturalisme de McDowell maintient deux concepts hétérogènes de nature : la seconde nature rationnelle obéit à un principe d'intelligibilité différent de celui de la nature au sens général, définie comme domaine des sciences naturelles. Nous soutenons que, pour défendre un naturalisme non réducteur, il faut dépasser cette dichotomie, de sorte que le développement de la raison puisse être pensé au sein de la nature conçue en un sens unique. L'éthologie contemporaine ainsi que des philosophes comme Cora Diamond nous indiquent une voie en ce sens. C'est à ce prix que l'on évitera le dualisme entre nature et raison