Thèse soutenue

Les "conditions de travail" : proposition de modélisation pour l'usage : Entre épistémologie et philosophie sociale, un mode de traitement ergologique du concept
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Auteur / Autrice : Muriel Prevot-Carpentier
Direction : Yves Schwartz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 12/12/2013
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'épistémologie et d'ergologie comparatives (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Gabriella Crocco
Examinateurs / Examinatrices : Yves Schwartz, Gabriella Crocco, Stéphane Haber, François Daniellou, Emmanuel Gabellieri
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Haber, François Daniellou

Résumé

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A partir d’une problématique suscitée par l’élaboration de l’Observatoire des Conditions de Travail de l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE) auquel nous avons participé en Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE), la thèse retrace les généalogies conceptuelles qui ont amené aux visions actuelles du concept de « conditions de travail », qui s’est institutionnalisé en France vers 1970 en restant sans définition. Marqué au niveau de sa structure par une conception factorielle issue de la division du travail, et par une conception séquentielle issue du taylorisme qui s’y est superposée, il se constitue progressivement au niveau de son sens dans les débats du XIXe siècle dans une dialectique entre droit-liberté et pouvoir-domination qui s’apparente à une conception politique des conditions pour le travail, subsumée à partir du mouvement de rationalisation du début du XXe siècle par une conception organisationnelle de conditions entièrement normées ou normables. Ces conditions tendent alors à être traitées dans des négociations institutionnelles, en désadhérence de la dialectique permanente et sans cesse renouvelée du normatif et du normé dans l’activité. Cette distance entre le concept et la vie est une usurpation épistémologique dont nous proposons le dépassement par une modélisation ergologique du concept mettant en visibilité les multiples entités de débats de normes, et donc de valeurs, du micro au macro dans l’espace social. Ce mode de traitement renouvelé du concept au profit de ceux qui travaillent, favoriserait l’émergence d’alternatives laissées en pénombre dans l’activité, sources potentielles de performance pour les entités productives.