Thèse soutenue

La morale de l'emploi : Les coulisses de l'Etat Social Actif

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Lynda Lavitry
Direction : Paul Bouffartigue
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 05/12/2013
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économie et de sociologie du travail (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Paul Bouffartigue, Didier Demazière, Vincent Dubois, Valérie Boussard, Frédéric Lebaron, Bruno Milly
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Demazière, Vincent Dubois

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse porte sur les transformations du travail des conseillers du service public de l’emploi, pris en tension entre une logique d’individualisation et une logique de rationalisation du service orientée vers le renforcement des contrôles. L'analyse socio-historique de l'accompagnement des chômeurs, et la sociologie de ce groupe professionnel permettent d’envisager les reconfigurations du métier de conseiller à l’emploi comme un révélateur des mutations de l’Etat social vers un Etat social actif, qui s’exprime notamment par un projet institutionnel d’incitation à l’adaptabilité aux normes d’emploi. S’appuyant sur une longue enquête ethnographique menée dans 7 agences auprès de 87 conseillers parmi une centaine de professionnels, et sur 200 observations de rendez-vous entre conseillers et chômeurs, la thèse analyse les effets de deux visées potentiellement contradictoires : la subjectivation d’une part, et la rationalisation gestionnaire d’autre part.Une rationalisation industrielle d’un nouveau type recompose les clivages structurants entre normes socio-cliniques et socio-techniques, logique technico-commerciale et logique civique. Elle fait émerger un nouveau modèle professionnel, marqué par une gestion actuarielle des risques de chômage (qui conduit notamment à écarter de l’accompagnement les chômeurs non indemnisés), mais aussi porté par une dimension morale qui repose sur l’individualisation du traitement. Les clivages antérieurs subsistent toutefois et donnent lieu à des dilemmes et polarisations éthiques et des stratégies d’évitement ou de neutralisation des actes professionnels les plus coercitifs.