Thèse soutenue

''Hermano Lobo'' : une revue satirique à la fin de la dictature franquiste (1972-1976)

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Auteur / Autrice : Caroline Couvert
Direction : Paul Aubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes romanes
Date : Soutenance le 18/11/2013
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Paul Aubert, Marie Franco, Pilar Martínez-Vasseur, Alicia Alted Vigil, Isabelle Renaudet, Elisabel Larriba

Mots clés

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Résumé

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En 1972, lorsqu’apparaît la revue satirique Hermano Lobo, l’Espagne est régie par une dictature depuis presque quarante ans. A cette époque, la presse est surveillée, et bien que la censure ait été assouplie depuis l’instauration de la loi Fraga en 1966, les journalistes ne peuvent pas s’exprimer librement. La presse satirique a toujours été liée au régime et à la politique des pays dans lesquels elle était publiée. Sa volonté et son objectif de dénoncer les travers politiques et sociaux dépendaient alors des lois en vigueur. De la plus libérale à la plus restrictive, ces lois ont conduit les journalistes à adopter un langage détourné. Hermano Lobo représente cette tradition du non-dit et de l’évocation métaphorique ; elle utilise tout type de recours afin de dénoncer la politique du franquisme tardif et son anachronisme au sein d’une Europe Communautaire dont elle est exclue. Grâce aux codes langagiers, les journalistes montrent que l’immobilisme de la dictature ne correspond plus à une société en pleine mutation. Mais au-delà de la dénonciation politique, Hermano Lobo veut aussi régénérer la presse humoristique espagnole. Entre tradition et modernité, les créateurs de la revue veulent faire un journal où le graphisme aura une place prépondérante, où la simplicité et l’attractivité répondront à un contexte morose dans l’attente d’une rupture politique. La revue évolue pourtant vers une tonalité moins enjouée face à la lenteur du processus démocratique, et disparaît en juin 1976. Pendant quatre ans, elle aura lutté contre une dictature qui bafouait les libertés, et s’éteindra paradoxalement à la veille de la Loi pour la Réforme politique instaurée par Adolfo Suárez.