Addiction et personnalité : rôle des traumatismes et des expériences d'allure psychotique
Auteur / Autrice : | Julie Saint-Lebes Nicot |
Direction : | Laurent Schmitt, Rachel Rodgers |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences, comportement et cognition |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Mots clés
Résumé
''L'objectif de l'étude est d'évaluer la fréquence d'évènements traumatiques, la détresse péritraumatique associée, les expériences d'allure psychotique et la perturbation de la personnalité parmi des dépendants de substances comparé à un groupe témoin. Cent patients dépendants de substances consultants dans des centres de soins aux dépendances et 98 témoins ont été interrogés sur les évènements traumatiques et la détresse péritraumatique associée. La sévérité de l'addiction, des problèmes médicaux et psychosociaux ont également été explorés, ainsi que les expériences d'allure psychotique, les troubles et la perturbation de la personnalité. Les dépendants ont vécu significativement plus d'évènements traumatiques que les témoins (p < 0,001). Ils ont été confrontés à des évènements liés à la criminalité, aux catastrophes générales, aux abus physiques et sexuels plus souvent que le groupe témoin. Leur score d'exposition traumatique est supérieur (entre 1 et 193) à celui des témoins (de 1 à 62) (p < 0,001), signe d'une exposition à un plus jeune âge. Quarante deux pour cent des dépendants ont vécu leur '' pire '' évènement avant 12 ans comparé à 11 % chez les témoins (p < 0,001). La détresse péritraumatique associée est plus grande chez les dépendants (20,85 (9,9)) comparé aux témoins (11,25 (8,4)) (p < 0,001) et elle prédit les expériences d'allure psychotique (bêta = 0,45 ; p < 0,001). Les participants dépendants ont plus de problèmes médicaux et psychosociaux. Leur score d'expériences d'allure psychotique est plus élevé (145,3 (26,7)) que celui des témoins (115,7 (17,6)) (p < 0,001). Ces participants ont rapporté plus de troubles de la personnalité : paranoïaque (65 %vs. 33,7 %), borderline (55 % vs. 5,1 %), obsessionnelle-compulsive (53 % vs. 25,5 %), évitante (49 % vs. 21,4 %) et de personnalité de type dépressive (46 % vs. 5,1 %) (tous les p < 0,001). A ce jour, les études portant sur la vulnérabilité liée aux évènements traumatiques manquent parmi les dépendants de substances. La présente étude confirme la prévalence élevée d'évènements traumatiques et révèle la prévalence de détresse péritraumatique plus élevée parmi les dépendants de substances comparé aux témoins. ''