Les pratiques de jardinage face aux risques sanitaires et environnementaux des pesticides : les approches différenciées de la France et du Québec
Auteur / Autrice : | Julia Barrault |
Direction : | Denis Salles, Louise Vandelac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 21/09/2012 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 en cotutelle avec Université du Québec à Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La thèse met en évidence, dans le cas de la France, une forme de régulation composite des risques sanitaires et environnementaux liés aux usages des pesticides par les jardiniers amateurs, qui comporte trois principales dimensions. (1) Intimement articulée aux mécanismes de marché, cette forme de régulation impute l’essentiel de la responsabilité à l’utilisateur considéré en tant que consommateur à responsabiliser, alors que les autorités publiques considèrent les firmes de pesticides comme des opérateurs économiques dont les avantages compétitifs sont à valoriser, veillant donc à respecter la dynamique de l’offre et de la demande tout en se chargeant d’encadrer ce marché par l’homologation des produits. (2) Elle épouse les principes de la société singulariste où l’individu serait la référence centrale de la dynamique des sociétés contemporaines et le régulateur des problèmes collectifs par ses choix de consommation et ses prises de positions individuelles. (3) Elle s’opère dans un contexte où l’État a per¬du sa centralité sous la double influence de l’européanisation et de la décentralisation et où les modes de régulations politiques sont caractérisés par des formes moins dirigistes de gouvernement pouvant être définies comme des « politiques sans politique ». La régulation composite des pesticides domestiques est porteuse d’un postulat implicite qui impute la responsabilité des risques aux usagers et qui, si elle laisse ouverte la voie à une po¬ten-tielle réduction de l’usage des produits, tend à limiter leur exclusion et réduit les possibilités d’une transition vers un jardinage sans pesticides.