Vertiges de la prémonition : effractions de l'avenir dans les dispositifs de temporalité de Maeterlinck au surréalisme
Auteur / Autrice : | Jean-Michel Caralp |
Direction : | Arnaud Rykner, Philippe Ortel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance le 19/11/2012 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Lettres, langages et arts (Toulouse) |
Jury : | Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Bayard, Henri Scepi |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La prémonition occupe une place majeure dans l'œuvre de Maeterlinck, de Proust et des surréalistes (Breton, Crevel) alors même que la rationalité positiviste dominante en fin de XIXème siècle conteste son existence. Partant de ce paradoxe, la thèse établit la généalogie esthétique des phénomènes prémonitoires et constate leur négation au plan synchronique par la pensée rationnelle (Freud, Bergson). L'étude écarte les modèles critiques issus du structuralisme inaptes à décrire pleinement le phénomène dans les textes et se dote par contrecoup d'un modèle critique de dispositif de temporalité en étendant la théorie des dispositifs à l'étude du temps. Ainsi elle peut envisager l'articulation dans les œuvres des dispositifs de temporalité entre l'ouvert du réel (ou du Réel) et la réalité représentée. Elle examine alors les phénomènes dynamiques de la prémonition comme des modes de translation entre ces deux plans temporels au cœur de la représentation dramatique ou littéraire. Il s'agit in fine de situer le texte au centre d'un jeu de relations dans lequel les auteurs renégocient le régime de temporalité en pleine mutation vers 1900 et produisent une matrice esthétique du temps destinée au spectateur ou au lecteur; la prémonition, au cœur de ces dispositifs, leur offre de rejouer l'expérience vertigineuse du contact avec l'''autre scène. Replaçant enfin les jeux de relations des dispositifs de temporalité à hauteur des sciences de l'homme (anthropologie et neurobiologie), l'étude revendique dans un troisième plan décrit par la psychanalyse l'espace vital de liberté offert aux créateurs pour conduire leur expérience fondamentale, fondatrice et esthétique d'un temps propre.