Critiques de l’alimentation industrielle et valorisations du naturel : sociologie historique d’une ''digestion'' difficile (1968-2010)
Auteur / Autrice : | Olivier Lepiller |
Direction : | Jean-Pierre Poulain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 26/09/2012 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Franck Cochoy, Raphaël Larrère |
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Boëtsch, Jean-Pierre Corbeau |
Mots clés
Résumé
Cette thèse appréhende d’un point de vue sociohistorique les relations entre les critiques et les justifications de l’alimentation industrielle, en s’intéressant particulièrement à la valorisation du naturel. Aujourd’hui, un certain nombre de produits alimentaires mettent en avant des qualités que l’on peut considérer comme des réponses à la critique. L’objectif central de cette thèse est de rendre compte du processus d’endogénéisation – de ''digestion'' – de la critique par l’industrie. L’enquête a pris pour objet l’offre contemporaine (une campagne publicitaire, un corpus d’arguments de vente). Dans une perspective diachronique, la critique et ses effets ont en outre été appréhendés grâce à l’analyse des publications de plusieurs types d’acteurs de l’alimentation : diététiciens alternatifs, scientifiques de la nutrition, journalistes et sociologues de l’alimentation. La période couverte s’étend de la fin des années 1960 à 2010. Ces deux approches ont permis de proposer d’une part une typologie du travail de naturalisation opéré par les industriels, qui mettent en oeuvre différentes conceptions de la nature, et d’autre part une typologie de la critique de l’alimentation industrielle. Trois périodes historiques ont été distinguées. La première, de la fin des années 1960 à celle des années 1970, est une période de diffusion de la critique. La suivante (fin 1970 – milieu 1990), est marquée par l’affaiblissement d’une critique sujette à un début de ''domestication''. Mais elle se relance vigoureusement à partir du milieu des années 1990 à la suite d’épisodes de crise. Simultanément, la ''domestication'' de la critique se renforce et s’institutionnalise.