Mythe et fabulation dans la fiction populaire de Neil Gaiman
Auteur / Autrice : | Cyril Camus |
Direction : | Françoise Besson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 29/06/2012 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Françoise Besson, Nathalie Jaëck, Jean-Paul Gabilliet, Philippe Birgy |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les œuvres de Neil Gaiman sont souvent qualifiées de postmodernes dans la mesure où elles lient expérimentation et autoréflexivité à une démarche de fiction populaire qui leur paraît antagoniste. A l’inverse d'une œuvre postmoderniste typique, qui met en avant sa mise à nu des mécanismes fabulateurs, les métafictions et les parodies gaimaniennes restent des fictions fantastiques et merveilleuses où les enjeux fabulateurs (psychologie et parcours des personnages, intrigue, émotion et suspens) gardent leur place primordiale. Elles ne sont donc pas des œuvres expérimentales mêlées d'éléments de fiction populaire, mais des œuvres de fiction populaire autoréflexive. Cette posture singulière fait de ces œuvres un terrain d'exploration fertile pour la réflexion sur les spécificités de la fiction populaire, et sur la place privilégiée qu'y occupe la fabulation (''storytelling''), notion qu’Henri Bergson ou Frank McConnell considéraient comme le fil rouge entre l’écriture de fiction d’aujourd'hui et la mythopoèse religieuse d’autrefois. Cette dialectique instaurée entre fabulation, mythe et fiction populaire constitue le cœur thématique des œuvres de Gaiman, qui abondent en réécritures de mythes anciens, modernes, religieux, populaires, et en représentations de personnages d’écrivains et de conteurs traditionnels, ou de personae gaimaniennes, qui, au plus fort de l’intrigue comme aux confins du paratexte, au détour d’une préface ou d’une vignette de bande dessinée, forgent une représentation de la fiction comme mythe, de l’écrivain comme figure mythique du conteur, et de la fabulation comme activité humaine quintessentielle.