Thèse soutenue

Des communautés et des sports au Liban : enjeux des regroupements sportifs et des rencontres intercommunautaires
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Auteur / Autrice : Georges Nseir
Direction : William Gasparini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences sociales du sport
Date : Soutenance le 13/01/2012
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sport et sciences sociales (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Christophe Gibout
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Raspaud, Gilles Vieille Marchiset

Résumé

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Selon une opinion commune couramment répandue dans les pays occidentaux, le sport institué serait une école d’apprentissage, du sens du collectif, de la solidarité, du partage et des règles de vie : en bref, il socialiserait naturellement les jeunes en les intégrant dans la société. Cette recherche nous a amené à nous intéresser aux formes de socialisation que la société libanaise offre aux « sportifs ». Si le fait de penser le sport d’une part comme apolitique et, d’autre part, comme une passion partagée par l’ensemble de la jeunesse ne date pas d’aujourd’hui, cette question se lit différemment au Liban, pays qui a subi des conflits internes et régionaux depuis plus de 500 ans. Organisé politiquement et socialement en « communautés », le Liban propose ainsi un modèle politique à base religieuse qui imprègne la vie quotidienne des libanais, y compris au sein du monde sportif. Chaque communauté est gouvernée par une autorité spécifique, régie par ses institutions et soumise à une juridiction autonome formée de membres appartenant à la hiérarchie religieuse, à laquelle l’Etat a reconnu la compétence d’appliquer ses lois et coutumes. Mis à l’épreuve du terrain, ce constat est pourtant à relativiser. L’enquête révèle que les clivages communautaires affectent profondément les instances de gestion des fédérations sportives et provoquent une répartition confessionnelle dans les comités de direction. Cependant, dans le sport comme dans d’autres domaines de la vie sociale, la communauté n’est jamais « pure » et l’on observe aussi des coalitions intercommunautaires dans le but de conquérir le pouvoir sportif. Partant d’une approche macrosociologique, la thèse propose d’étudier le regroupement communautaire dans le sport associatif à travers deux monographies de club réalisées à Beyrouth afin d’analyser ces dynamiques confessionnelles: le Ryadi, à dominante confessionnelle musulmane, et son pendant chrétien, le club de la Sagesse. L’analyse sociologique montre à voir deux micro sociétés qui pratiquent « l’entre soi » sportif mais qui, dans le même temps, présentent une ouverture à la rencontre intercommunautaire.