Littérature et politique : la représentation des élites post-coloniales africaines dans l’oeuvre de Chinua Achebe et Pepetele
Auteur / Autrice : | Fernanda Alencar Pereira |
Direction : | Rita Olivieri-Godet, Eliana Lourenço de Lima Reis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Portugais. Littérature et culture brésiliennes |
Date : | Soutenance le 03/08/2012 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 en cotutelle avec Universidade federal de Minas Gerais. Faculdade de letras |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Jury : | Président / Présidente : Maria Zilda Ferreira Cury |
Examinateurs / Examinatrices : Maria de Fátima Ribeiro | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Gláucia Renate Gonçalves, Maria Nazareth Soares Fonseca |
Mots clés
Résumé
Il s’agit de présenter une étude critique et comparative des romans No Longer at Ease (1960) et A Man of the People (1966), de l’écrivain Nigérian Chinua Achebe, et de A geração da utopia (1992) et Predadores (2005), de l’Angolais Pepetela. Par l’analyse des contextes historique, géographique, politique et littéraire qui tournent autour et quitraversent la tessiture des romans étudiés, l’on propose de montrer comment les deux écrivains africains s’approprient du roman, genre cosmopolite par excellence, pour l’adapter aux conditions locales de production du roman dans l’Afrique postcoloniale, de façon à exprimer littérairement la (dis)jonction entre métropole et postcolonie et le processus de (re)construction de la nouvelle nation. Notre intérêt dans l’analyse de ces romans est de réfléchir sur les types de négociations et concessions que les narrateurs ont besoin de faire pour raconter leurs récits. Pour ce faire, nous étudions le statut du narrateur, la configuration des personnages, la transformation du processus social en forme littéraire, la représentation de la nation et le langage mis en pratique par les auteurs pour représenter cette réalité. Les personnages évoqués sont ceux qui représentent la nouvelle « bourgeoisie » du moment postcolonial du Nigéria et de l’Angola, lesquels font partie de cette nouvelle classe sociale, responsable par la sphère bureaucratique qui surgit dans les pays africains après les processus d’indépendance, à partir des années 1960. La mise en dialogue des écrivains Pepetela et Achebe se fonde dans la proximité de style littéraire présentée par eux et par le rapprochement démontré par l’élection des sujets traités dans leurs ouvrages. Il faut encore préciser qu’ils sont tous les deux des observateurs perspicaces de la réalité de leurs pays et qu’ils se servent d’un langage acéré, rempli d’une ironie subtile. L’on propose, donc, dans cette étude, devérifier la thèse de l’existence d’une articulation entre le thème de l’ascension des personnages corrompus, membres des nouvelles élites bourgeoises, et les modifications progressives des récits analysés, dans la mesure où l’on passe de la lecture des romans dont les trames narratives représentent des moments antérieurs aux mouvements d’indépendances vers la lecture de romans qui mettent en scène des contextes postérieurs aux indépendances. Partant de l’analyse des composantes identitaires et linguistiques, nous examinons les points de confluence et diffluence entre les oeuvres deAchebe et Pepetela dans la représentation des élites postcoloniales