Thèse soutenue

La fenêtre condamnée : Transparence et opacité de la représentation dans Les Rougon-Macquart d’Émile Zola

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Auteur / Autrice : Émilie Piton-Foucault
Direction : Pierre BazantayPierre-Henry Frangne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 27/06/2012
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne)
Partenaire(s) de recherche : PRES : Université Européenne de Bretagne
Jury : Président / Présidente : Henri Mitterand
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Henry Frangne, Philippe Ortel
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Lumbroso, Philippe Ortel

Résumé

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La fenêtre transparente d’une oeuvre ouverte sur le monde a été érigée comme un modèle de la représentation zolienne par une critique qui, tout en dénonçant la transitivité comme une utopie littéraire naïve, n’en a pas moins validé la pertinence pour comprendre la démarche de Zola. La fenêtre condamnée interroge le passage de ce motif en un symbole métadiscursif validant la théorie de la transitivité, au regard de son actualisation dans le cycle romanesque des Rougon-Macquart. Celle-ci plaide contre toute attente pour un dysfonctionnement de ce « technème » de la description, et donc pour une esthétique beaucoup moins tournée vers la transparence qu’elle ne le prétend elle-même bien souvent. De cette idée naît l’examen d’une possible esthétique de l’opacité de la représentation zolienne, se plaisant à perturber tous lesrelais usuels de la fiction romanesque réaliste (miroirs, enquêteurs et autres artistes réalistes…). Le naturalisme zolien semble ainsi davantage commandé par le modèle de la perversion voyeuriste, consciente de l’inaccessibilité de son désir (rendre compte du réel), qu’elle entretiendrait afin d’en cacher la fatale déception. Cette réalité inatteignable illustréepar le cycle des Rougon-Macquart conforterait dès lors l’assimilation de l’oeuvre zolienne à des théories en apparence bien éloignées de l’image caricaturale du naturalisme, celle d’un réel conçu comme une illusion chez Taine et Schopenhauer, ou encore celle d’une oeuvre fétiche nécessairement subordonnée à l’artifice, refermée sur la projection subjective de l’artiste, dans une préfiguration étonnante des recherches de la poétique mallarméenne et despremiers tenants de l’abstraction picturale.