La mémoire de l'esclavage dans les anciens ports négriers européens : une sociologie des politiques mémorielles à Nantes, Bordeaux et Liverpool
Auteur / Autrice : | Renaud Hourcade |
Direction : | Christian Le Bart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme, des organisations et de la société (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse propose une analyse comparée des politiques relatives à la mémoire historique de l'esclavage à Nantes, Bordeaux et Liverpool, trois anciens ports négriers. Nous explorons l'hypothèse selon laquelle l'intervention politique des villes dans le champ de la mémoire historique participe de l'exercice d'un pouvoir symbolique d'accréditation de identités légitimes. Une première logique d'action publique oriente ces politiques de mémoire vers la construction d'une "image sociale" : la gestion du "stigmate" négrier. Une seconde logique d'intervention dans le champ de la mémoire historique relève de la production des imaginaires d'appartenance : la politique de la reconnaissance. Cette thèse étudie d'abord comparativement les "mobilisations mémorielles" en interprétant les cadres de construction du "problème public" mémoriel à la lumière de l'expérience des discriminations raciales et de l'existence, dans certains groupes, d'une mémoire collective de l'esclavage. L'analyse rapporte également le développement de mobilisations et de politiques publiques mémorielles locales à la structure des opportunités offertes par les différents "modèles" de gestion des identité français et britannique. Elle envisage ensuite, pour les trois villes, les jeux d'acteurs qui font de la mémoire une instance de légitimation politique des pouvoirs municipaux, ou au contraire un instrument de déstabilisation. Les interactions qui façonnent les principes légitimes du rappel du passé sont finalement saisies à la hauteur des "instruments" de l'action publique municipale, commémorations, mémoriaux et musées.