Epidémiologie et génétique de la résistance aux antibiotiques des bactéries du genre capnocytophaga
Auteur / Autrice : | Élodie Ehrmann |
Direction : | Martine Bonnaure-Mallet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie et sciences de la santé |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Vie-Agro-Santé (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Résumé
Capnocytophaga est un genre bactérien présent dans la cavité buccale et comprenant 6 espèces dites « de culture difficile » dont les rôles physiopathologiques sont peu connus. Le microbiome buccal est un lieu privilégié d’échange de matériel génétique tel que les gènes de résistance aux antibiotiques. Les bactéries résidentes peuvent constituer les principaux vecteurs de résistances, mais aussi se transformer par le biais de sélections en pathogènes opportunistes. Nous avons réalisé un premier travail visant à élaborer un protocole fiable pour isoler toutes les espèces du genre d’un prélèvement plurimicrobien buccal. Fort de cette méthodologie de culture, nous avons observé pour la première fois, la distribution des espèces de Capnocytophaga dans plusieurs types de flores buccales comparées, et montré que le portage de ce genre bactérien concerne quasiment tous les individus avec des répartitions d’espèces différentes en fonction de l’état de santé parodontale. Cette étude épidémiologique a également permis de démontrer la très forte prévalence de souches produisant des béta-lactamases à spectre élargi (BLSE) (44% ; CfxA, 33% ; CSP-1, 11%) et des Erythromycin ribosomal methylases (29% ; Erm(F), 27% ; Erm(C), 2%). Les gènes erm(F) et erm(C) incriminés dans la résistance aux MLS et mis en évidence dans cette étude étaient inconnus chez Capnocytophaga spp. La répartition et la prévalence des gènes de résistance varient en fonction des espèces et du contexte clinique. Nous avons démontré que la résistance aux fluoroquinolones était liée à la modification par mutation d’une des cibles des fluoroquinolones qui est l’ADN gyrase A. Les bactéries du genre Capnocytophaga constituent ainsi le principal réservoir de gènes de résistance aux béta-lactamines et aux macrolides de la cavité buccale, ce qui les conduit à être sélectionnées par les traitements antibiotiques courants et donc fréquemment responsables d’infections opportunistes.