De la cinéphilie en littérature : Poétique historique de la filmicité dans le roman anglo-américain.
Auteur / Autrice : | Laurent Tamanini |
Direction : | Gilles Menegaldo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes anglophones |
Date : | Soutenance le 14/09/2012 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Formes et représentations en littérature et linguistique (Poitiers) |
faculte : Université de Poitiers. UFR Langues et Littératures (1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Sipière |
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Menegaldo, Denis Mellier, Anne-Marie Paquet-Deyris | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Sipière, Françoise Sammarcelli |
Résumé
Cette thèse propose d'explorer l'hypothèse d'une écriture cinéphilique chez les écrivains de fiction anglais et américains au XXe siècle. Le passage des films vers les textes, en dépit d'un nombre conséquent d'exemples, n'a donné lieu à ce jour à aucune étude globale du problème. Afin de palier le manque d'outils critiques opératoires pour envisager les différentes modalités de la présence des films dans les textes littéraires, je me suis inspiré des concepts rhétoriques utilisés pour qualifier les diverses stratégies de l'écriture pour « faire image », comme l'ekphrasis et l'hypotypose. Alors que l'ekphrasis filmique repose sur la présence d'un film projeté dans la diégèse, l'hypotypose cinématographique est une figure infiniment plus éphémère qui donne un instant au lecteur l'impression d'avoir sous les yeux un fragment de film. A travers le XXe siècle, un certain nombre d'écrivains ont marqué leur désir d'écrire leurs fictions du cinéma. Dans l'entre-deux-guerres, les Hollywood novels (Wilson, Dos Passos, Fitzgerald, West et Isherwood), permettent aux écrivains d'exposer leur vision sur le processus de fabrication des films. Dans la fiction contemporaine (Coover, DeLillo, O'Connell, Roszak, Auster, Coe, Thorpe), la cinéphilie trouve un terrain propice au déploiement de ses figures : le récit de séance, la confession de critique, le portrait de cinéaste. En jouant sur l'ambiguïté générique (du fantastique à la pornographie) ou l'existence de films apocryphes, ces textes présentent le cinéma et son histoire sous un jour troublé, rendant ainsi à la contre-culture cinéphile son potentiel subversif.