Thèse soutenue

Nuits d'encre : cycles de fictions nocturnes à l'époque romantique (Allemagne, Russie, France)

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Auteur / Autrice : Victoire Feuillebois
Direction : Anne Faivre Dupaigre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 30/11/2012
Etablissement(s) : Poitiers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Formes et représentations en littérature et linguistique (Poitiers)
faculte : Université de Poitiers. Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (1896-1970)
Jury : Président / Présidente : Alain Montandon
Examinateurs / Examinatrices : Anne Faivre Dupaigre, Évanghélia Stead, Laure Troubetzkoy, Sergej Nikolaevič Zenkin
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Montandon, Georges Zaragoza

Résumé

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La thèse isole un corpus particulièrement large dans l'Europe romantique, constitué de fictions à récit-cadre oral nocturne organisées en « veillées », « nuits » ou « soirées ». Ce constat bibliographique fait apparaître un paradoxe : la littérature de l'époque romantique rêve-t-elle encore de pratiques orales alors que s'inaugurent au même moment le fonctionnement moderne de l'ordre des livres et sa régulation par des techniques commerciales ? Comment conjuguer l'idée du sacre de l'écrivain et la nostalgie apparente pour le récit de vive voix ? Le cycle de fictions nocturnes semble d'abord une survivance ou une nostalgie des formes plurimillénaires de narration orale (Le Pantchatrantra, Les Mille et une nuits) : les auteurs ressusciteraient la technique du récit encadré pour mieux profiter de la vitalité associée à l'échange direct ainsi simulé dans ces textes. Pourtant, l'étude de ce corpus montre que la relecture romantique n'a rien d'un archaïsme. D'abord, le cycle nocturne est en réalité une forme intermédiaire entre la tradition littéraire et les modifications contemporaines du champ : parfaitement adaptées à la publication journalistique, les fictions nocturnes rétablissent néanmoins une forme d'aura auctoriale en instaurant une ambivalence orale qui suggère une présence directe du conteur. Les « nuits » permettent donc de tirer parti de la mercantilisation croissante du monde des lettres, tout en continuant à bénéficier du prestige des mages romantiques et autres poètes de la nuit...