La construction nationale italienne dans le miroir français. Représentations croisées des ''Pères de la Patrie italienne'' en France du Printemps des Peuples à la Grande Guerre (1848-1914)
Auteur / Autrice : | Angelo Morabito |
Direction : | Catherine Brice, Alberto Mario Banti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 08/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris Est en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche en histoire européenne comparée (Créteil) |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Pécout |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Brice, Alberto Mario Banti | |
Rapporteur / Rapporteuse : Massimo Baioni |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La nationalisation des masses italiennes à partir de 1861 est passée entre autres par le culte rendu à Cavour, Garibaldi, Mazzini et Victor-Emmanuel II qui furent des acteurs de premier plan de la scène politique italienne à partir de la révolution de 1848. Une reconstitution a posteriori de leurs actions, opérée par le nouvel Etat, les présentait comme ayant lutté de concert pour aboutir à l'unité de la péninsule sous le sceptre de la maison de Savoie. Cette vision syncrétique du passé, qui gommait les profonds clivages idéologiques existant entre ces acteurs, avait pour but de désamorcer la forte conflictualité politique à laquelle le nouvel Etat devait faire face en cherchant à créer un consensus autour de la forme politique qui l'avait emporté au terme du processus unitaire.De l'écrasement de la République romaine par les troupes du général Oudinot en 1849 à la brèche de Porta Pia en 1870, ce processus unitaire a toujours eu à compter avec la France. Si les aspects proprement politiques et diplomatiques du rôle joué par la France en Italie sont bien connus, les différentes perceptions circulant dans le champ politique français sur la péninsule ont été jusqu'à présent peu étudiées. A partir du dépouillement de textes de tous genres (brochures, biographies, chants, poèmes, essais, récits historiques etc.) et de titres de presse publiés à partir de 1848 et jusqu'en 1914, c'est-à-dire durant la période au cours de laquelle tous les Etats européens tentent d'intégrer leurs masses à leur jeu politique, le présent travail se propose d'analyser quelles représentations antagonistes circulent en France de ceux que l'Italie finit par considérer comme ses « pères fondateurs ». Cette étude permet de voir comment est appréhendé en France le discours national italien et quelle distorsion il subit en de mettre à jour les différentes cultures politiques qui s'affrontent pour imposer un discours dominant dans l'espace public et tente de démontrer que le discours sur la construction nationale de l'autre italien, s'il a évolué, a toujours été un discours sur l'identité politique française, tant en matière intérieure qu'en matière extérieure. Elle tente de prouver ainsi que le regard sur autrui a donc toujours été un prétexte pour élaborer un discours sur soi.