Thèse soutenue

L’hôpital des Enfants malades de Paris, 1802-1914 : du soin maternel à la pédiatrie

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Auteur / Autrice : Marianne Baroni
Direction : Fabienne Bock
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 27/11/2012
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Moret
Examinateurs / Examinatrices : Fabienne Bock
Rapporteurs / Rapporteuses : Gérard Jorland, Yannick Marec

Résumé

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L’année de son ouverture (1802 – 1803), l’hôpital des Enfants malades de Paris, premier hôpital pour enfants au monde, accueille 2229 enfants (avec 300 lits), le taux de mortalité est de 21,5% ; les années suivantes, il est plutôt de l’ordre de 25%. Au début du siècle (1802-1810), la durée moyenne d’hospitalisation est supérieure à 80 jours, les dépenses annuelles sont de l’ordre de 200 000 francs et le coût d’un lit d’hospitalisation est d’environ 500 francs. Plus d’un siècle après, en 1913, l’hôpital des Enfants malades admet 8945 (600 lits) enfants, soit 5 fois plus qu’en 1802 – 1803, alors qu’il n’est plus le seul hôpital pédiatrique de Paris (s’y ajoutent Trousseau en 1854, Hérold et Bretonneau en 1901). La mortalité n’est plus que de 13.74%, soit à peu près la moitié de celle du début du siècle, une diminution significative certes, mais un chiffre encore élevé qui est cependant à nuancer par l’hospitalisation dès les années 1880 des nourrissons (enfants de moins de 2 ans dont la mortalité est très importante et qui n’étaient pas accueillis auparavant). La durée d’hospitalisation chute (en moyenne 23 jours), les dépenses explosent : 1 400 000 francs en 1913, et chaque lit d’hospitalisation coûte 2200 francs.La création de l’hôpital des Enfants malades permet aux enfants de ne plus être mélangés à des adultes qui avaient une influence néfaste. Il assure une meilleure observation des maladies infantiles et un traitement plus approprié. De grands médecins y exercent (Guersant, Trousseau, Roger, Grancher, Variot, Marfan, Hutinel), ils mettent en place de nouveaux traitements (curatifs et préventifs) et font progresser la médecine infantile. L’évolution des mentalités et les avancées scientifiques favorisent la mutation de l’hôpital pour enfants : transformation des lieux d’hospitalisation, création de laboratoires et de bibliothèques, augmentation et nouvelles priorités du budget, amélioration des conditions de travail et de la formation des personnels de soins, laïcisation de l’hôpital.La population infantile admise aux Enfants malades appartient à la classe la plus pauvre, malade, mal nourrie et mal vêtue ; l’institution essaie de les sauver. Ces enfants sont la plupart du temps atteint de maladies infectieuses, l’étude de la variole, de la scrofule, du choléra, de la diphtérie et des gastroentérites illustre les pathologies infantiles du XIXe siècle, ainsi que l’évolution de leur pris en charge. Administration (argent), médecins (science) et familles (confiance) ont eu un rôle essentiel dans le développement de l’hospitalisation. Ainsi, passe-t-on des soins maternels à la pédiatrie.