Thèse soutenue

Imagerie, facteurs de risque vasculaire et troubles cognitifs

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Auteur / Autrice : Karim Farid
Direction : Jacques Blacher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 13

Résumé

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Le vieillissement de la population laisse présager d’une forte augmentation du nombre de démences dans les années à venir (Bruandet A et al). La maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente de démence dégénérative, car elle affecte, en France, près de 900. 000 personnes, soit 14,2 % des sujets âgés de plus de 75 ans (Ramaroson H et al). Elle a aujourd’hui le poids épidémiologique le plus important sur la liste des syndromes démentiels. Chez les sujets âgés, la maladie d’Alzheimer est souvent associée à une composante vasculaire. Sur l’autopsie, une pathologie vasculaire est associée à environ un tiers des cas de démence (Barker WW et al). Les troubles cognitifs d’origine vasculaire partagent une cause vasculaire présumée (Rojas-Fernandez CH et al) et agissent en synergie avec les pathologies neurodégénératives au détriment de la cognition. La démence vasculaire et la démence mixte (maladie d’Alzheimer – maladie cérébrovasculaires) sont les principales causes de démence après la maladie d’Alzheimer seule (Bruandet A et al). L’incidence de la démence vasculaire varie de 6 à 12 cas pour 1000 personnes âgées de plus de 70 ans (Hebert R et al). Les projections indiquent qu’avec le vieillissement progressif de la population et le progrès médical, la démence vasculaire deviendra la forme la plus commune de démence (Roman GC). Le traitement curatif de la Maladie d’Alzheimer est à ce jour malheureusement inexistant et les traitements symptomatiques ont une efficacité discutée. De plus, il a été suggéré qu’une proportion relativement élevée de démence vasculaire est attribuable à des étiologies potentiellement réversibles et les troubles cognitifs d’origine vasculaire pourraient être, en grande partie, prévenus ou tout au moins retardés. Si cette composante vasculaire est prévenue, le bénéfice sera donc double puisque on assisterait également à une diminution et/ou un retard de l’expression des maladies neurodégénératives. Cependant pour espérer une efficacité d’un traitement ou d’une action de prévention, il est indispensable d’agir tôt avant l’irréversible mort neuronale. En effet, cela ne pourrait se réaliser sans passer par un dépistage précoce des maladies neurodégénératives et/ou neurovasculaires. L’imagerie scintigraphique cérébrale est une méthodologie reconnue pour la détection précoce des modifications fonctionnelles cérébrales accompagnant les maladies neurodégénératives. L’objectif de ce travail de thèse, a été tout d’abord d’étudier la problématique et l’épidémiologie des troubles cognitifs ainsi que la relation entre les troubles cognitifs et les troubles associés au vieillissement tel la dénutrition ou les maladies vasculaires sur la mortalité du sujet âgé. Dans un second chapitre, le but a été de dresser l’état des lieux des connaissances concernant « l’outil » scintigraphie dans l’exploration des troubles cognitifs. Cela a été réalisé, d’abord par une revue de la littérature des indications connues de la scintigraphie dans le diagnostic des démences dégénératives, Ensuite, par une revue de la littérature et des perspectives de l’utilité de la scintigraphie basale et après test pharmacologique à l’Acétazolamide (Diamox®) dans les troubles cognitifs d’origine vasculaire, sous utilisé en routine clinique. Nous avons voulu donner, par la suite, un exemple de la faisabilité et de l’utilité de la scintigraphie basale et après Diamox® a travers une réflexion autour d’un cas d’une hémiplégie post prandiale. Comme l’imagerie scintigraphique est une discipline en pleine évolution technologique, surtout grâce à l’arrivée des machines hybrides associant scanner à rayon X et gamma-caméra, nous avons voulu étudier l’impact de la correction d’atténuation par le scanner sur l’image de scintigraphie cérébrale. Pour le dernier chapitre, nous avons voulu discuter les potentialités de prévention. Tout d’abord par l’étude COTA (Cognition et Tension Artérielle) qui est en cours, étudiant d’abord le corrélat anatomo-fonctionnel des troubles cognitifs chez les sujets hypertendus non-déments à l’inclusion et ensuite d’étudier la valeur prédictive de la scintigraphie cérébrale dans le dépistage des patients hypertendus à risque de développer une démence vasculaire. Enfin, nous avons voulu étudier la corrélation entre le déficit en vitamine D et la baisse du débit sanguin cérébral chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer et de démence à corps de Lewy.