Thèse soutenue

Les lieux de mémoire de la guerre d'indépendance algérienne : le Musée national de mujâhid, le Musée central de l'armée, les monuments aux ''martyrs'', Ifri Ouzellaguen, la prison Barberousse / Serkadji et El Djorf

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Auteur / Autrice : Emmanuel Alcaraz
Direction : Benjamin Stora
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 13
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Espaces, sociétés, cultures (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1993-2012)
Jury : Président / Présidente : Danièle Fraboulet
Examinateurs / Examinatrices : Omar Carlier, Pierre Vermeren, Aïssa Kadri

Résumé

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Ce travail se propose d’étudier la mémoire algérienne de la guerre d’indépendance en utilisant l’approche des lieux de mémoire. Existe-t-il une mémoire officielle de la guerre d’indépendance au Musée national du mujâhid et au Musée central de l’armée ? Est-il plus pertinent de parler d’une gestion quotidienne sous surveillance de la mémoire nationale ? Le roman national est marqué par la culture de guerre. Il est également imprégné par la « culture de la souffrance. » La mémoire nationale a-t-elle été fabriquée par l’association de la mémoire populiste de la guerre d’indépendance et de la mémoire « religieuse » du djihâd ? La mémoire nationale se décline localement à travers les « monuments aux martyrs » avec la glorification d’un « panthéon de héros locaux. » Ce travail s’intéresse également à des lieux d’histoire. En Kabylie, à Ifri Ouzellaguen, où a eu lieu le congrès de la Soummam, le 20 août 1956, le roman national et les mémoires contestataires de la guerre d’indépendance, notamment celle du mouvement culturel berbère, se confrontent. Par ailleurs, l’oubli de nombreux lieux de torture et d’emprisonnement des nationalistes algériens prévaut. Pourquoi la prison Barberousse/Serkadji à Alger est-elle une exception et est-elle devenue un symbole national en Algérie ? Un lieu de mémoire d’une importante bataille qui a longtemps été oublié, El Djorf, dans les Aurès Nemenchas, en septembre 1955, illustre « le syndrome de Dien Bien Phu », le regret de ne pas avoir remporté une bataille décisive dans le contexte de la « guerre des mémoires. » Cette thèse vise à ouvrir des pistes de réflexions sur les rapports entre processus de commémoration et légitimation étatique.