Thèse soutenue

Anomalies de croissance maxillo-faciale : facteurs de risque et accès au traitement

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Auteur / Autrice : Alice Germa
Direction : Catherine Nabet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Soutenance le 19/09/2012
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé publique (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes et des enfants (Paris ; 2009-2013) - Recherche Epidémiologique en Santé Périnatale et Santé des Femmes et des Enfants
Jury : Président / Présidente : Laurence Meyer
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Nabet, Laurence Meyer, Michel Cot, Paul Tramini, Marysette Folliguet, Monique Kaminski
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Cot, Paul Tramini

Résumé

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Les anomalies de croissance maxillo-faciale résultent de variations du processus normal de croissance. Après les caries, elles représentent les problèmes bucco-dentaires les plus fréquents chez les jeunes et peuvent entraîner des troubles fonctionnels (mastication, phonation, respiration), esthétiques et parfois psychologiques. Le traitement orthodontique vise à corriger les anomalies de croissance maxillo-faciale. L’objectif de cette thèse est de rechercher des facteurs de risque précoces d’anomalies de croissance maxillo-faciale et d’étudier le rôle des facteurs socio-économiques, culturels et géographiques de l’accès au traitement orthodontique en France. Les enfants de la cohorte EPIPAGE, qui avait inclus toutes les naissances survenues entre 22 et 32 semaines d’aménorrhée dans neuf régions françaises en 1997, ont été examinés à 5 ans. Nous avons étudié les relations entre les caractéristiques néonatales et la déformation du palais à 5 ans chez 1711 enfants. Le sexe masculin, le petit âge gestationnel, le petit poids pour l’âge gestationnel et peut-être l’intubation de longue durée sont identifiés comme des facteurs de risque de déformation du palais à 5 ans chez les grands prématurés ; de plus, les enfants avec des déficiences neuro-motrices semblent particulièrement à risque. La cohorte mère-enfant EDEN, a inclus des femmes enceintes en 2002-2003 et leur enfant à la naissance. Nous avons recherché les facteurs de risque précoces de l’occlusion postérieure inversée et de la béance antérieure chez 422 enfants de 3 ans. En plus d’une tétine encore utilisée à 3 ans et de la respiration buccale qui sont des facteurs connus, un nouveau facteur de risque d’occlusion postérieure inversée en denture temporaire est mis en évidence : la prématurité. Enfin, l’étude chez les 5988 enfants et les adolescents de l’enquête sur la santé et la consommation de soins en France réalisée par l’Insee en 2002-2003, enquête transversale sur échantillon représentatif de la population vivant en France, montre que 23% des 12-15 ans ont un traitement orthodontique. En plus du facteur économique, le moindre recours au traitement orthodontique est aussi lié à l’environnement social et culturel moins favorisé de l’enfant, à l’absence de couverture complémentaire et à l’habitation en zone rurale.En conclusion, pour mieux comprendre les inégalités dans le traitement orthodontique, il faudrait en évaluer les besoins en amont. Nous avons étudié des facteurs liés à la présence d’anomalies de croissance maxillo-faciale à des âges très jeunes afin de pouvoir identifier tôt des enfants à risque de ces anomalies. Il est nécessaire de vérifier leur évolution pour savoir si elles sont de réels marqueurs précoces de besoin en traitement orthodontique.