Thèse soutenue

Les caractéristiques de l’HbA1c, nouveau critère diagnostique du diabète

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Auteur / Autrice : Soraya Soulimane
Direction : Beverley BalkauDominique Simon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie et intervention en santé publique
Date : Soutenance le 02/05/2012
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé publique (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Thierry Moreau
Examinateurs / Examinatrices : Beverley Balkau, Dominique Simon, Thierry Moreau, Emmanuel Cosson, Jean Dallongeville, Anne Fagot-Campagna
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Cosson, Jean Dallongeville

Résumé

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La prévalence du diabète ne cesse d’augmenter et la détection de sujets à risque de développer cette maladie reste une préoccupation importante afin qu’un programme de prévention leur soit proposé. Le dosage de l’HbA1c est utilisé pour l’évaluation de l’efficacité du traitement pris par les diabétiques. Il n’était pas utilisé pour le diagnostic des dysglycémies car les méthodes de ce dosage n’étaient pas standardisées. Actuellement l’IFCC (International Federation of Clinical Chemistry) propose une nouvelle méthode de référence pour cette mesure, et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a intégré ce paramètre dans les critères diagnostiques du diabète. but Evaluer la capacité de l’HbA1c à prédire un diabète incident, chercher des seuils, d’HbA1c, de GAJ et de glycémie deux heures (G2H) après un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO), au delà desquels les sujets sont plus à risque de développer un diabète incident et, enfin, étudier l’influence du tabac sur les variations de ces mesures. Méthodes Pour l’évaluation de la prédiction du diabète et la recherche de seuils, nous avons utilisé les données de l’étude australienne AusDiab, de l’étude danoise Inter99 et de l’étude française D.E.S.I.R. avec plus de 5500, 4500 et 3550 sujets, respectivement. Dans la troisième partie, nous avons utilisé les données du projet DETECT-2 (12 études, 26 000 sujets), ainsi que celles des études françaises D.E.S.I.R. et TELECOM (3700 sujets). Les distributions de l’HbA1c dans les trois premières études étaient différentes, nous avons donc, dans les deux premières parties d’analyses, ajusté les moyennes d’HbA1c à l’inclusion et après le suivi. Nous avons utilisé un modèle logistique pour la comparaison du pouvoir prédictif de l’HbA1c et de GAJ ; l’intervalle de confiance des Odds Ratios (ORs) à été obtenu par bootstrap. Pour rechercher les seuils de prédiction du diabète, nous avons comparé le modèle logistique (avec la variable glycémique) sans seuil au modèle avec seuil. Enfin, nous avons utilisé un modèle linéaire mixte pour évaluer la différence entre les moyennes d’HbA1c, de GAJ et de G2H en fonction du tabagisme, en attribuant un effet aléatoire à la variable ‘centre’. Résultats Avant ajustement des moyennes d’HbA1c, l’incidence du diabète (défini par la prise de traitement antidiabétique, une HbA1c≥6.5% ou une GAJ≥7mmol/l) était de 3.1% dans AusDiab, 2.7% dans Inter99 et 2.5% dans D.E.S.I.R. Les sujets dépistés comme étant diabétiques par l’HbA1c et par la GAJ n’étaient pas toujours les mêmes. L’incidence estimée du diabète augmente bien avec l’augmentation du taux de l’HbA1c et de la GAJ à l’inclusion. Pour chaque critère, l’aire sous la courbe de ROC (Receiver Operating Characteristic) était supérieure à 0.80 témoignant d’une bonne discrimination des deux tests entre les diabétiques incidents et les non diabétiques et le test de Hosmer-Lemeshow témoigne d’une bonne adéquation des modèles utilisés (p>0.05). Dans les trois populations, les ORs qui mesurent l’association entre les taux d’HbA1c et de GAJ et la survenue du diabète étaient presque toujours supérieurs pour l’HbA1c. Les seuils d’HbA1c et de GAJ au-delà desquels les sujets étaient plus à risque de développer un diabète variaient en fonction de la définition du diabète incident sauf pour l’HbA1c dans l’étude D.E.S.I.R. (5.3%) et la GAJ dans l’étude AusDiab (5.5mmol/l). Enfin, la moyenne d’HbA1c chez les fumeurs actuels était 0.10%(0.08,0.12) plus élevée que chez ceux qui n’ont jamais fumé ; la moyenne de G2H était -0.44(-0.51,-0.36) moins élevée chez les fumeurs actuels que chez ceux qui n’ont jamais fumé.Conclusion Ces résultats soulignent : 1) l’importance de l’utilisation de l’HbA1c comme critère diagnostique de dysglycémies, 2) la nécessité de mieux explorer les limites inférieures des stades intermédiaires qui précèdent la survenue du diabète, 3) l’importance de prendre en considération les facteurs qui peuvent influencer les taux d’HbA1c