Excitation électrique de plasmons de surface avec un microscope à effet tunnel
Auteur / Autrice : | Tao Wang |
Direction : | Geneviève Comtet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 18/07/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Ondes et Matière (Orsay, Essonne ; 1998-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Institut : Institut des sciences moléculaires d'Orsay (2010-....) |
Laboratoire : Institut des Sciences Moléculaires d'Orsay | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Jacques Greffet |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Greffet, Yannick De Wilde, Renaud Bachelot, Serge Huant, Christian Girard, Elizabeth Boer-Duchemin, Fabrice Charra | |
Rapporteur / Rapporteuse : Yannick De Wilde, Renaud Bachelot |
Résumé
Pour la première fois, en associant un microscope à effet tunnel (STM) et un microscope optique inversé,nous avons imagé les plasmons de surface excités électriquement sur un film d’or avec la pointe d’un STM.Par microscopie de fuite radiative, en observant l’image de l’interface air/or et celle du plan de Fourierassocié, nous avons distingué les plasmons propagatifs des plasmons localisés sous la pointe. Les plasmonspropagatifs sont caractérisés par une distance de propagation et une direction d’émission en accord aveccelles de plasmons propagatifs créés par excitation laser sur des films d’or de mêmes épaisseurs. Les fuitesradiatives des plasmons localisés s’étalent jusqu’à l’angle maximum d’observation. Plasmons propagatifs etlocalisés ont une large bande spectrale dans le visible. Si la pointe est plasmonique (en argent), lesplasmons localisés ont une composante supplémentaire due au couplage associé. Pour différents types depointe, nous avons déterminé les intensités relatives des plasmons localisés et propagatifs. Nous trouvonsque chaque mode plasmon (propagatif ou localisé) peut être préférentiellement sélectionné en modifiant lematériau de la pointe et sa forme. Une pointe en argent produit une intensité élevée de plasmons localisés,tandis qu’une pointe fine de tungstène (rayon de l’apex inférieur à 100 nm) produit essentiellement desplasmons propagatifs. Nous avons étudié la cohérence spatiale des plasmons propagatifs excités par la pointe du STM. Avec un film d’or opaque (épaisseur 200 nm) percé de paires de nanotrous nous avons réalisé une expérienceanalogue à celle des fentes d’Young. Des franges d’interférences sont observées. La mesure de leurvisibilité en fonction de la distance des nanotrous donne une longueur de cohérence des plasmons de 4.7±0.5 μm. Cette valeur, très proche de la valeur 3.7± 1.2 μm déduite de la largeur de la distribution spectraledes plasmons, indique que l’élargissement spectral des plasmons propagatifs est homogène.Nous avons aussi étudié la diffusion des plasmons propagatifs excités par la pointe du STM par desnanoparticules d’or déposées sur un film d’épaisseur 50 nm. Nous observons une diffusion élastique et unediffusion radiative. Des franges d’interférences sont observées dans la région d’émission lumineuseinterdite du plan de Fourier, dont la période est inversement proportionnelle à la distancepointe-nanoparticule d’or avec un facteur de proportionnalité égal à la longueur d’onde moyenne desplasmons. Il y a donc interférence entre la radiation des plasmons localisés et la radiation provenant de ladiffusion des plasmons propagatifs sur les nanoparticules d’or. Ceci indique que les plasmons localisés etpropagatifs excités électriquement par la pointe du STM sont différentes composantes du plasmon uniqueproduit par effet tunnel inélastique avec la pointe du STM. Ces résultats originaux sur les plasmons créés sur film d’or par un effet tunnel inélastique localisé à l’échelle atomique (i) élargissent la compréhension du processus et (ii) offrent des perspectives intéressantes pour une association de la nanoélectronique et de la nanophotonique.