Les wankas de Tarcuyo : chants et rituels dans les Provinces Hautes de Cusco (Pérou)
Auteur / Autrice : | Manuel Arce Sotelo |
Direction : | Antoinette Molinié Fioravanti, Rosalía Martinez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnomusicologie |
Date : | Soutenance le 06/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Carmen Bernand |
Examinateurs / Examinatrices : Antoinette Molinié Fioravanti, Rosalía Martinez, Carmen Bernand, César Itier, Carmen Salazar-Soler | |
Rapporteur / Rapporteuse : César Itier, Carmen Salazar-Soler |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Pour les communautés d’altitude des Andes du Sud, la pomme de terre est bien plus qu’un simple produit alimentaire. Traitée comme un être vivant, sa culture fait l’objet d’une série d’offrandes rituelles tout au long de son cycle agricole. Au village de Tarcuyo (Province d’Espinar - Cusco) les semailles de ce tubercule se font avec le concours de chanteuses rituelles connues comme les wankas. Leurs vers en quechua s’adressent en premier lieu aux plants afin d’activer leur croissance, puis à d’autres destinataires telle que la Pachamama (« terre mère »), les travailleurs ou différents éléments de la nature. L’analyse de ce répertoire met en lumière divers paramètres qui constituent son esthétique musicale : relation avec la fécondité et la fertilité, aspect ludique et rituel du travail collectif, organisation du répertoire vocal sous forme de programme musical avec étapes, paramètres spécifiques des étapes qui s’enchaînent progressivement pour aboutir au sommet rituel de la performance.Des acquis de cette analyse seront mis en parallèle avec le déroulement du tinku, confrontation entre deux coalitions de communautés réalisée également avec des chants féminins (qhashwas). Cela permettra de constater des analogies significatives entre ces deux rituels agraires des Provinces Hautes de Cusco.Les wankas témoignent ainsi de l’influence que la voix peut exercer sur la pomme de terre ou sur les hommes, mais également du rôle des interprètes, intermédiaires rituels entre les villageois de Tarcuyo et les divinités de l’inframonde, dans un environnement où les traditions cèdent de plus en plus le pas à la modernité.