L'indisponibilité des compétences en droit public interne
Auteur / Autrice : | Philippe Azouaou |
Direction : | Olivier Dord |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine1992-...) |
Mots clés
Résumé
L’indisponibilité des compétences est une formule sibylline qui cache une idée extraordinairement simple : les compétences ne peuvent être aliénées. Les juristes utilisent cette idée, soit comme argument, soit comme justification. Elle sert aujourd’hui d’argument, par exemple, pour contester la validité des contrats de mandat. Elle est utilisée également pour justifier toutes les jurisprudences relatives à l’interdiction des délégations de compétences. La doctrine majoritaire conçoit le principe d’indisponibilité des compétences comme une norme de droit positif. Cette conception doit être rejetée. Aucune norme positive ne le consacre en tant que tel et, en tout état de cause, sa portée est insaisissable. Il doit donc être envisagé d’une toute autre manière si l’on veut pouvoir y faire référence de manière pertinente. Ce principe a été construit pour être utile à la science du droit. Il a été bâti de telle sorte qu’il puisse exprimer l’exigence de validité dynamique des normes juridiques. Ce principe commande que les éléments de la norme d’habilitation relatifs à la dynamique du système juridique soient respectés pour qu’une norme soit produite. L’exigence de validité statique est exprimée quant à elle par le principe de légalité. Les principes d’indisponibilité des compétences et de légalité structurent le système juridique. Ils en sont les principes, en ce sens qu’ils en font comprendre les propriétés essentielles et caractéristiques. Ils sont appliqués en permanence par les autorités créatrices de droit, et il revient au juge de rappeler à ces dernières qu’elles ne peuvent s’en défaire pour produire une norme.