Mésalignements des taux de change et croissance économique : quatre essais empiriques
Auteur / Autrice : | Audrey Sallenave |
Direction : | Valérie Mignon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Economie |
Date : | Soutenance le 09/11/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Valérie Mignon, Christophe Rault, Serge Rey, Jean-Pierre Allegret, Anne Péguin-Feissolle |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Rault, Serge Rey |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse s’attache à apporter un éclairage nouveau sur le lien âprement discuté et contesté entre fluctuations de change et croissance économique. Nous avons cherché à rendre compte, sous divers exercices empiriques de l'impact des mésalignements sur la croissance économique d'un grand nombre de pays développés, émergents et en voie de développement depuis les années 1980 jusqu'à la période la plus récente. Les quatre applications empiriques de cette thèse ont ainsi toutes vocation à répondre à cette question, mais sous divers angles de vue.Trois principales contributions émanent de notre thèse. La première réside dans l'identification l'impact des mésalignements de change sur la croissance économique, et de son évolution au cours du temps. Cette thématique a fait l'objet des premier et quatrième chapitres. Nous avons montré que les mésalignements sont néfastes pour la croissance sur l'ensemble de la période étudiée (1980-2010) et que la résorption progressive de leur ampleur s'accompagne d'une réduction de leur impact sur la croissance économique pour les principales économies du G7. Ces deux applications, ont mis en lumière la nécessité de rendre compte de la dynamique des mésalignements au cours du temps et de ne pas se cantonner à une approche statique lorsque l'on étudie le lien mésalignement-croissance. La deuxième contribution de notre thèse réside dans la recherche d'une éventuelle non-linéarité dans le lien mésalignement-croissance. Ainsi, nous avons retenu dans le deuxième chapitre un cadre dans lequel les mésalignements peuvent avoir un impact différencié sur la croissance selon que l'on atteint un certain seuil, c'est-à-dire un certain niveau de sur ou de sous-évaluation. A l'aide d'un modèle à seuil, nous avons mis en lumière l'existence de non linéarités dans la relation entre mésalignement et croissance. Plus spécifiquement, nous avons montré qu'une monnaie sous-évaluée a un impact positif sur la croissance, et ce, jusqu'à un certain seuil. Conformément aux attentes, ce seuil est plus élevé pour notre échantillon de pays asiatiques, mais est en outre de moindre ampleur pour notre échantillon de pays émergents. Nous relions ce résultat au concept de péché originel, qui empêche ces pays d'emprunter dans leur propre monnaie. Bien que l'analyse non-linéaire souligne les effets bénéfiques d'une monnaie mésalignée jusqu'à un certain seuil de sous-évaluation, il convient de souligner que la modélisation retenue n'autorise pas des seuils propres à chaque individu du panel. La troisième contribution de notre thèse réside dans l'analyse de la transmission internationale des mésalignements des devises sur la croissance économique de l’ensemble des pays, développés et émergents. Ainsi, à l’aide d’un modèle GVAR autorisant les interdépendances et, par conséquent, les phénomènes de spillover entre pays, nous étudions les effets de la surévaluation et de la sous-évaluation du dollar, de l’euro et du renminbi sur leur propre croissance mais également celle de leurs partenaires. Les résultats font ressortir le leadership de l’économie américaine dans la croissance mondiale, mais il apparait également que la réduction des déséquilibres mondiaux ne passe pas par un ajustement du dollar.